(Yamachiche) Un puits à ciel
ouvert duquel s'écoule vraisemblablement une substance gazière
cause des maux de tête à un résident de Yamachiche.
Devant composer avec cette
problématique depuis qu'il a fait l'acquisition de sa propriété
de la route 138 il y a une quinzaine d'années, Franco Laflamme
aimerait bien trouver un moyen de boucher définitivement le trou
qui lui occasionne bien des problèmes et qui ne cesse de prendre
de l'ampleur.
«C'était mon rêve de vivre à la campagne tout
près de la ville. Quand j'ai vu que c'était à vendre ici, j'ai
sauté sur l'occasion. Mais là, je suis mal pris», a confié M.
Laflamme lorsque Le Nouvelliste l'a rencontré au cours du
week-end.
Ce dernier était d'ailleurs loin de se douter que
le trou qui avait moins d'un mètre de diamètre, et qui se trouvait
dans une grange maintenant détruite, allait prendre autant d'ampleur
au cours des années.
Présentement d'un diamètre de près de 4 mètres, il
ne cesse de grossir et déborde régulièrement, inondant une grande
partie du terrain de M. Laflamme. Et comme l'eau contient
vraisemblablement une substance gazière, d'où les remous constants
qu'on peut remarquer à la surface, elle brûle le gazon qui recouvre
le terrain.
Le mouvement constant a également pour effet
d'envoyer de la boue et des sédiments dans les deux drains, un
installé par l'ancien propriétaire et l'autre par M. Laflamme il y a
une dizaine d'années, qui servent à évacuer l'eau afin de limiter
les dégâts.
Le propriétaire doit donc engager des travailleurs
plusieurs fois par année afin de déboucher le seul des deux drains
encore fonctionnel, ce qui entraîne des dépenses de plusieurs
milliers de dollars annuellement. Souffrant de maux de dos
chroniques en raison d'un accident de travail, ce dernier ne peut
effectuer cette tâche lui-même.
Le puits a de plus considérablement modifié le
relief du terrain de M. Laflamme au cours des années. Ce dernier
croit d'ailleurs que le sol soit maintenant beaucoup moins stable et
craint qu'un affaissement se produise à un moment donné. Des
spécialistes qui ont pris des échantillons de l'eau lui ont
également déconseillé d'approcher toute source de chaleur du puits.
«On m'a dit qu'il ne fallait pas que j'allume un
briquet ou que je démarre la tondeuse trop près car ça pourrait
sauter», a-t-il raconté, exaspéré.
Ne voulant pas jeter le blâme sur les anciens
propriétaires, qui ont été selon lui nombreux avant qu'il achète, M.
Laflamme a fait des recherches afin de savoir qui a bien pu creuser
ce puit et le laisser dans cet état par la suite. Ses recherches lui
ont permis de remonter jusqu'à une entreprise dont il désire taire
l'identité.
«Quand je leur ai dit où j'habitais, ils
semblaient savoir de quoi je parlais. Ils m'ont seulement dit que je
ne pouvais pas me servir du gaz. Ils ne sont même pas venus voir.
Tout ce que je veux, c'est boucher ce trou-là», a-t-il lancé.
Il y a une dizaine d'années, M. Laflamme a
également contacté le ministère des Ressources naturelles afin de
savoir si les experts du ministère pouvaient faire quelque chose
pour régler le problème une fois pour toutes.
«Ils sont venus et ils m'ont dit qu'ils ne
pouvaient rien faire. Je leur ai donc demandé si je pouvais creuser
un autre drain et ils m'ont dit que c'était correct», a-t-il
poursuivi.
En raison de son état de santé, M. Laflamme est
conscient qu'il ne sera éventuellement plus en mesure d'entretenir
une aussi grande propriété.
«Je ne pourrai jamais vendre comme ça», laisse-t-il
tomber.