Le Nouvelliste 11 mai 2009

La démolition mise en attente

 

La démolition mise en attente

Françoise Bournival, Thérèse Lesieur, Liette Lamy et Albert Caron s'opposent à la démolition de la base de plein air de Saint-Thomas.

Photo: Ève Guillemette

(Saint-Étienne-des-Grès) Devant l'opposition de citoyens du secteur Saint-Thomas, Saint-Étienne-des-Grès suspend sa décision de démolir la base de plein air. Mais si la Municipalité est seule à payer la rénovation de la bâtisse, la démolition se fera dans quelques mois.

Le conseil stéphanois a pris cette décision lundi dernier. Plusieurs citoyens du secteur concerné ont demandé qu'on cherche d'autres solutions pour l'avenir de la base de plein air. Selon eux, cet équipement municipal vaut la peine d'être rénové afin d'offrir des services de loisirs dans ce secteur situé à une dizaine de kilomètres du village de Saint-Étienne.

«À Saint-Thomas, il y a autour de 700 personnes. Depuis quelques années, une quarantaine de nouvelles familles se sont installées. ll y a eu 16 nouveau-nés depuis le début de l'année et on en attend 14 d'ici la fin de l'année. On veut garder nos services de bibliothèque et la patinoire. Et l'Aféas aurait un local plus grand», raconte la présidente du comité de sauvegarde de la base de plein air, Liette Lamy, qui se questionne sérieusement sur la volonté du conseil municipal de maintenir des services dans Saint-Thomas.

La bâtisse a toutefois besoin de travaux. À la suite de l'agrandissement d'un local, qui a nécessité le retrait d'un mur de soutènement, la toiture s'est affaissée. Le toit coule depuis ce temps.

«La fournaise est finie, mais il n'y a pas eu d'entretien. Le conseil dit que ça coûte 500 000 $ pour rénover la base de plein air à cause des normes du gouvernement, du champ d'épuration à faire. Mais ces travaux font partie des programmes d'infrastructures. Selon nous, ça coûterait moins de 100 000 $. Mais le conseil n'a jamais cherché pour avoir des subventions», poursuit Mme Lamy, qui a demandé à un entrepreneur en construction de faire une évaluation des travaux nécessaires.

Robert Landry rappelle que les coûts de réparation sont trop importants pour justifier un investissement massif de la part de Saint-Étienne.

Selon le maire de Saint-Étienne, la Municipalité doit suivre les règles pour rénover une bâtisse publique, ce qui entraîne des frais.

Avant de prendre une décision finale, M. Landry veut consulter les municipalités voisines. Certains citoyens de Saint-Thomas sont des contribuables de Saint-Barnabé ou de Yamachiche.

«La base de plein air est condamnée par la CSST. Elle est dangereuse. Ça fait quatre ans que c'est fermé. Je veux rencontrer les maires de Saint-Barnabé et de Yamachiche pour savoir s'ils sont prêts à participer financièrement. Si ça marche, ça va finir en taxe de secteur. On n'investira pas 500 000 $ pris à même la taxe foncière.»

M. Landry dit comprendre la demande des citoyens de Saint-Thomas. En même temps, il indique que le village de Saint-Étienne offre les services de bibliothèque et de loisirs.

«Notre intention n'est pas de rénover la base de plein air. Peut-on trouver une alternative? Oui, mais avec les deux autres maires. Je veux aider ces gens, je ne veux pas les laisser tomber. Mais je vais traiter tous les citoyens sur le même pied. Les gens qui habitent les Grès, c'est aussi loin que Saint-Thomas.»

Après vérifications faites auprès de la Commission de la santé et de la sécurité du travail, on permet un accès limité à la bâtisse. L'accès est cependant interdit dans la salle de fournaise en raison de la présence d'amiante.

 

Pas vraiment question d'investir

Michel Isabelle et Michel Lemay voient mal comment leur municipalité respective pourrait mettre de l'argent dans une infrastructure appartenant à une municipalité voisine.

«C'est Saint-Étienne qui est maître d'oeuvre. On est ouvert à payer selon la proportion de nos gens dans les frais récurrents de loisirs, comme l'entretien ou l'administration. Normalement, une Municipalité n'investit pas dans un territoire qui n'est pas le sien», raconte M. Isabelle, le maire de Yamachiche.

Michel Lemay, maire de Saint-Barnabé, abonde dans le même sens.

«On ne met pas d'argent sur une bâtisse qui n'est pas sur notre territoire. On pourrait payer pour l'entretien. Ce n'est pas une infrastructure qui appartient à Saint-Barnabé. On a nos services de bibliothèque, de loisirs. On ne veut pas payer à deux places. Les gens doivent être conscients que c'est de l'argent public. Il faut être prudent.»

Messieurs Isabelle et Lemay ont également des doutes quant à l'idée de rénover une bâtisse qui est fermée depuis quatre ans. Cependant, ils assurent qu'ils discuteront du dossier avec le maire de Saint-Étienne pour aider ces gens.

 

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