Le Nouvelliste  29 décembre 2008
Nouvelle pourvoirie à Yamachiche?

Josiane Gagnon

(Trois-Rivières) Les amateurs de pêche blanche sur le lac Saint-Pierre pourraient bientôt pouvoir compter sur l'arrivée d'un nouveau joueur. Au cours des derniers mois, des démarches ont été entreprises par un promoteur de la région afin d'implanter un centre de pêche à la Pointe de Yamachiche, près de la sortie 184 de l'autoroute 40.

Après avoir étudié la question, la Municipalité de Yamachiche a décidé de ne pas s'opposer au projet, explique le maire, Michel Isabelle. «La personne s'est adressée à la Municipalité pour savoir si nous avions des objections. Nous avons mis des conditions, qui sont les mêmes que celles du ministère et du ZIP du lac Saint-Pierre», affirme-t-il.

Entre autres, aucun arbre ne devra être abattu, les installations sanitaires devront être conformes, le stationnement devra être déneigé en tout temps, la date de retrait des chalets de pêche devra être respectée et des assurances responsabilité devront être contractées, énumère-t-il.
Nouvelle pourvoirie à Yamachiche?

Au cours des derniers mois, des démarches ont été entreprises par un promoteur de la région afin d'implanter un centre de pêche à la Pointe de Yamachiche, près de la sortie 184 de l'autoroute 40.

Photo: Ève Guillemette

 Propriété du ministère des Transports, le territoire est géré par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune, qui y possède un sentier d'observation. C'est également lui qui émet les permis aux pourvoyeurs.

Avant de permettre au promoteur d'aller de l'avant, le Ministère devra procéder par soumission publique, signale M. Isabelle.

Au début des années 90, un pourvoyeur s'était déjà installé à cet endroit, et il l'exploitait «avec les moyens du bord», raconte-t-il.

À Yamachiche, le projet ne s'est pas attiré que des appuis au cours des derniers mois. Au départ, le promoteur, dont le maire préfère taire l'identité pour l'instant, prévoyait accéder au lac Saint-Pierre par la Tranchée des Sables, la seule voie d'accès municipalisée. «Les gens s'y sont opposés, et la Municipalité était contre aussi, parce que ces chemins-là n'ont pas la largeur qui permettrait le passage des cabanes et leur retrait souvent d'urgence, en cas de mauvaise température», explique M. Isabelle.

La Municipalité a par la suite donné son aval lorsque le promoteur a proposé d'accéder au lac par la voie de service de l'autoroute 40 et la Pointe de Yamachiche.

Pourvoyeur mécontent

Pour le propriétaire du centre de pêche yamachichois Qui-Mauricie, Claude Desaulniers, l'installation d'une nouvelle pourvoirie près de la sienne suscite visiblement une grande frustration. «Le Ministère a créé un site d'observation pour les oiseaux, et il a exigé que personne ne passe là pour ne pas déranger la faune, et là il décide de donner un accès au lac... Ça va être la guerre avec les chasseurs», prévient-il.

S'il se défend bien de craindre un nouveau compétiteur, M. Desaulniers soutient qu'il ne comprend pas pourquoi celui-ci a choisi Yamachiche. «Ça fait 16 ans que j'ai la baie, et ces gens-là s'installeraient directement dans ma pourvoirie. Il y a assez de place sur le lac Saint-Pierre, comme à Maskinongé ou sur la Rive-Sud. Ils pourraient balancer les baies», considère-t-il.

Le maire Michel Isabelle est conscient que le propriétaire de Qui-Mauricie n'est pas vraiment heureux de ce nouveau venu, et il a même eu une discussion plutôt animée avec lui à ce sujet il y a trois semaines.

«Il dit qu'il a des droits, mais ce n'est pas le rôle de la Municipalité ou du maire d'aller vérifier ça. Le lac Saint-Pierre est une belle ressource qui appartient à tout le monde. À ce que je sache, les promoteurs de ce projet-là ne roulent pas sur l'or. Si quelqu'un veut s'investir dans ça, ça donne un support supplémentaire aux gens qui veulent faire de la pêche blanche. En autant que c'est réglementé, il n'y a aucun problème», soutient-il.

Selon Claude Desaulniers, les soumissions publiques seront lancées par le Ministère le 9 janvier, et la décision devrait venir une semaine plus tard.

 

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