Le Nouvelliste  4 décembre 2008

Lucyporc attaque le marché européen

Martin Lafrenière
Yamachiche

Des travaux d'agrandissement de 630 mètres à l'abattoir de Yamachiche viennent de commencer. Cet ajout de superficie servira à augmenter la capacité d'entreposer des carcasses dans des espaces réfrigérés. Une nouvelle salle d'entreposage de produits sera ajoutée, de même que des quais de chargement.

L'entreprise refuse de dévoiler les montants investis dans ce projet. On sait cependant que le permis de construction délivré par la municipalité de Yamachiche est de 450 000 $.

 L'argent investi sert aussi à apporter les ajustements nécessaires pour que le produit fini soit conforme avec les normes européennes. Et pour arriver à satisfaire le marché européen, Lucyporc veut ajouter 50 travailleurs à son personnel de plus de 200 employés. «On veut diversifier notre marché, car on veut être moins vulnérable. L'Asie demeure le gros marché pour nous, mais on veut d'autres cartes dans notre jeu». explique Claude Robitaille, président du Groupe Robitaille qui est propriétaire d'Aliments Lucyporc.

Lucyporc attaque le marché européen

Lucyporc agrandit son abattoir de Yamachiche afin de finaliser sa préparaton pour exporter ses  produits en Europe.

Photo: Stéphane Lessard

L'entreprise travaille depuis plusieurs mois à modifier certains de ces procédés pour respecter les normes européennes. De plus, l'agrandissement va permettre à Lucyporc d'accroître sa production de 25 %. «Les standards d'élevage, d'abattage et de découpe sont très différents entre l'Union européenne et l'Amérique du Nord. Pour l'alimentation, on doit utiliser des ingrédients qui sont permis par l'Union européenne. On respecte les standards européens. C'est le point le plus important, car peu d'entreprises au Canada peuvent garantir les produits spécifiés. On n'a pas encore l'accréditation pour exporter en Europe, mais on est presque prêt. L'agrandissement va permettre de finaliser la préparation de l'usine pour le marché européen», ajoute Denis Levasseur, directeur général de Lucyporc, qui s'attend à obtenir cette accréditation en 2009.

Alors que l'entreprise vend essentiellement du filet de porc en Asie, elle pourra acheminer en Europe d'autres produits du porc comme le jambon.

«L'Europe est un marché intéressant, estime M. Robitaille. Il y a peu d'entreprises au Canada qui vendent en Europe à cause de toutes les normes à respecter. Si on veut survivre, il faut faire de la valeur ajoutée dans des créneaux de marché.»

Selon le président du Groupe Robitaille, les affaires vont relativement bien chez Lucyporc. «On est dans un marché compétitif. Il n'y a jamais rien d'acquis. C'est une bataille continuelle. Mais on réussit», évalue M. Robitaille.

Manque de personnel

Avant d'embaucher 50 travailleurs au cours de la prochaine année, Lucyporc a besoin de 35 employés dès maintenant. La difficulté de recruter du personnel pousse l'entreprise à penser à engager de la main-d'oeuvre étrangère.

«C'est comme en agriculture. Pour l'abattage et le centre de coupe, c'est difficile de trouver des gens. Il faut trouver des solutions pour avoir une usine qui produit à pleine capacité et qui fournit une stabilité de production», raconte M. Levasseur.

Des discussions sont en cours avec le gouvernement fédéral pour voir ce que Lucyporc peut faire dans ce dossier.

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