Confusion chez certains propriétaires de Yamachiche
Les décisions des propriétaires de4s
maisons de briques rouges à Yamachiche sont mnaintenant grandement liées
au bon vouloir du ministère de la Culture, des Communications et de la
Condition féminine.
Photo: Sylvain Mayer
Elizabeth Etienne Morissette
Marineau
Trois-Rivières
Alors que leurs assurances grimpent en flèche, des
propriétaires des maisons en briques rouges de Yamachiche se plaignent
d'un manque d'information de la part du ministère de la Culture, des
Communications et de la Condition féminine.
Depuis qu'elle a été classée site historique le 27
juin dernier, ils ont multiplié les démarches pour savoir à quoi s'en
tenir en ce qui concerne les travaux de rénovation qu'ils pensent
effectuer et aux assurances qu'ils devront payer.
«Ça n'a pas de bon sens, on a un garage encore plus vieux que la maison
qui tombe en ruine et c'est rendu qu'il est évalué à 89 000 $. On a fait
part au ministère de notre intention de le détruire et ça a tout pris
pour avoir une réponse», soutient M. Hould.
Trois représentants du
ministère se sont finalement rendus sur les lieux mais n'ont pas
pu leur donner l'heure juste.
«On avait une dizaine de questions pour eux et on n'a réussi
qu'à avoir deux réponses là-dessus mais seulement plus tard. Ils
nous ont répondu par un bout de papier laissé dans notre boîte
aux lettres», rajoute Mme Deshaies.
C'est ainsi que les propriétaires ont appris qu'ils allaient
devoir reconstruire leur garage dans les mêmes dimensions
qu'auparavant et qu'ils étaient tenus de reconstruire la maison
si elle était victime d'un sinistre et qu'ils désiraient
demeurer à cet endroit. |
Le garage de Martin Hould et Nancy Deshaies est
maintenant évalué à plus de 89 000$, ce qui fait gonfler leur
facture d'assurances.
Photo: Stéphane Lessard
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Marie-Josée Dionne, porte-parole du ministère de la Culture, a tenu à
préciser que les principales exigences concernant d'éventuels travaux ne
concernent que l'extérieur des maisons et qu'elles ne visent qu'à
conserver une certaine harmonie entre les résidences de la rue
Saint-Anne.
«Ça arrive très souvent qu'il y ait des travaux dans le Vieux-Québec,
par exemple. Généralement, tout se passe très bien.»
Elle soutient que les propriétaires n'ont effectivement pas de guide ou
de documentation précise lorsque leur maison est classée comme site
historique mais qu'une équipe du ministère associée à la Direction
régionale est là pour répondre à leurs questions.
Josée Masse a acheté une des 12 maisons de la rue Sainte-Anne il y a
moins de deux mois.
Lorsque Le Nouvelliste l'a contactée, elle ignorait que le classement
était maintenant rendu officiel.
«Pour les rénovations, tout ce que j'ai reçu, c'est une lettre qui me
disait que ça devait conserver son cachet», précise-t-elle.
Tous les propriétaires contactés ont tenu à souligner leur attachement
pour ces maisons et leur désir de les conserver comme elles sont.
«C'est pour ça que je l'ai achetée, c'est une fierté d'avoir une maison
comme celle-là», affirme Mme Masse.
Certains d'entre eux se sentent pourtant à la remorque des décisions du
ministère quant à leur propre terrain.
«Mon voisin m'a confié qu'il ne dormait plus la nuit. Après avoir
travaillé toute sa vie pour cette maison, il a l'impression d'en être
dépossédé», déclare M. Hould.
Le maire de Yamachiche, Michel Isabelle, n'était pas au courant de ce
problème mais il a affirmé vouloir s'informer sur la question et
soulever ce point devant le conseil municipal afin que les propriétaires
puissent trouver facilement de l'assurance pour leurs résidences et des
réponses à leurs questions.
Difficile de s’assurer
Nancy Deshaies et Marin Hould ont dû changer
d’assureur lorsqu’ils ont reçu l’avis d’intention de classement.
«Notre assureur nous a avoué qu’il n’avait pas les reins assez solides
pour faire face à une telle assurance. Il nous a aussi dit que les
démarches étaient trop encombrantes avec le ministère.»
Avant de recevoir cet avis, ils payaient 865 $ par année pour assurer
leur demeure.
Lorsqu’ils ont reçu l’avis d’intention, ce montant est passé à 1435 $ et
leur assureur leur a dit qu’il aurait été de 2033 $ si elle avait été
classée site historique à ce moment-là.
L’an prochain, ils s’attendent à payer beaucoup plus que ce montant.
Leur voisine, Josée Masse, soutient elle aussi avoir eu beaucoup de
difficulté à trouver une compagnie qui voudrait l’assurer en entier.
Seule la compagnie Promotuel a accepté de la couvrir à 100 %.
Selon quelques assureurs de la région, les principales raisons de
refuser d’assurer ce genre de maison sont la difficulté d’évaluer les
coûts de reconstruction avec les matériaux d’origine ou des matériaux de
remplacement et les règlements municipaux reliés aux droits acquis.
Pour l’instant, aucune aide financière de la municipalité et du
ministère n’est prévue pour ce qui est des assurances mais les
propriétaires ont droit à une aide gouvernementale pour payer près de la
moitié de leurs taxes foncières et de 20 % à 40 % de leurs frais de
rénovations et de travaux.•
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