La ministre de la Culture
fait son mea-culpa
Eric Lallier
Trois-Rivières — «La ministre a
vu le journal et elle s'en est inquiété. Elle sentait le besoin de faire
une mise au point et on a discuté pendant plusieurs minutes. Il y a eu
un manque quelque part et elle dit qu'elle va remonter la filière pour
trouver où.»
Amèrement déçu d'apprendre de la
bouche des médias la reconnaissance de l'enfilade de maisons de briques
rouges à titre de site historique, le maire de Yamachiche a eu droit au
mea-culpa de la ministre de la Culture, hier.
En milieu d'après-midi, le
téléphone de Michel Isabelle sonnait. Au bout du fil, Christine
Saint-Pierre tenait à clarifier la situation, après avoir eu vent des
critiques formulées à son endroit.
Selon le maire, la ministre aurait admis sa faute: le communiqué émis
vendredi après-midi, officialisant cette annonce attendue depuis très
longtemps, n'aurait jamais dû l'être sans que la Municipalité et les
douze propriétaires concernés soient avisés.
«On a échangé, je lui ai dit que je ne croyais pas que c'était la façon
de faire, confie le maire, visiblement satisfait d'avoir pu vider la
question. Mais maintenant, je veux passer l'éponge là-dessus.»
Entente administrative
Malgré la reconnaissance par
Québec de ces résidences pour leur aspect patrimonial, le dossier n'est
pas clos pour autant.
Le site étant depuis vendredi inscrit au Registre des biens culturels du
Québec, Yamachiche souhaite maintenant définir le rôle de la
Municipalité versus celui du ministère. L'objectif? Encadrer le tout par
une entente qui lie les deux parties. |
PHOTO: ÉVE GUILLEMETTE
Le maire de Yamachiche, Michel Isabelle. |
PHOTO: SYLVAIN MAYER
L'enfilade de maisons de briques rouges maintenant site historique. |
«Au cours de la semaine qui vient, je vais communiquer avec la direction
régionale du ministère et on va déterminer ensemble une entente
administrative», prévient Michel Isabelle.
Ces rencontres devraient permettre de mieux cerner les différents
programmes gouver nementaux accessibles, en plus de distribuer certains
pouvoirs, notamment au sujet de la réalisation des travaux de rénovation.
Dans les faits, s'ils peuvent dorénavant être subventionnés, ces travaux
devront du même souffle être approuvés par le ministère, qui dicte les
normes de construction, plus strictes et davantage surveillées pour la
conservation des résidences visées.
Là-dessus, Yamachiche espère obtenir une certaine flexibilité auprès de
Québec. «On veut devenir l'intermédiaire (entre le ministère et les
propriétaires), pour éviter les délais administratifs». explique le
maire Isabelle. |
Un maire comblé
S'il avait refusé de commenter cette annonce jusqu'à maintenant faute
d'avoir tous les détails en main, le premier magistrat n'a pas caché
hier être tout à fait comblé. La longue bataille pour obtenir ce statut
aura valu la peine, se plaît-il à souligner.
«Je suis heureux! C'est l'ensemble de ces maisons qui est unique,
insiste-t-il, en songeant à la filée de maisons rouges construites dans
la seconde moitié du 19e siècle sur la rue Sainte-Anne. Alors, c'est une
belle reconnaissance envers les propriétaires actuels
et les propriétaires passés.»
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