Le Nouvelliste 1er juillet 2008


La ministre de la Culture
fait son mea-culpa

Eric Lallier

Trois-Rivières — «La ministre a vu le journal et elle s'en est inquiété. Elle sentait le besoin de faire une mise au point et on a discuté pendant plusieurs minutes. Il y a eu un manque quelque part et elle dit qu'elle va remonter la filière pour trouver où.»

Amèrement déçu d'apprendre de la bouche des médias la reconnaissance de l'enfilade de maisons de briques rouges à titre de site historique, le maire de Yamachiche a eu droit au mea-culpa de la ministre de la Culture, hier.

En milieu d'après-midi, le téléphone de Michel Isabelle sonnait. Au bout du fil, Christine Saint-Pierre tenait à clarifier la situation, après avoir eu vent des critiques formulées à son endroit.

Selon le maire, la ministre aurait admis sa faute: le communiqué émis vendredi après-midi, officialisant cette annonce attendue depuis très longtemps, n'aurait jamais dû l'être sans que la Municipalité et les douze propriétaires concernés soient avisés.

«On a échangé, je lui ai dit que je ne croyais pas que c'était la façon de faire, confie le maire, visiblement satisfait d'avoir pu vider la question. Mais maintenant, je veux passer l'éponge là-dessus.»

Entente administrative
Malgré la reconnaissance par Québec de ces résidences pour leur aspect patrimonial, le dossier n'est pas clos pour autant.

Le site étant depuis vendredi inscrit au Registre des biens culturels du Québec, Yamachiche souhaite maintenant définir le rôle de la Municipalité versus celui du ministère. L'objectif? Encadrer le tout par une entente qui lie les deux parties.
Le maire de Yamachiche, Michel Isabelle.
PHOTO: ÉVE GUILLEMETTE
Le maire de Yamachiche, Michel Isabelle.
L'enfilade de maisons de briques rouges maintenant site historique.
PHOTO: SYLVAIN MAYER
L'enfilade de maisons de briques rouges maintenant site historique.
«Au cours de la semaine qui vient, je vais communiquer avec la direction régionale du ministère et on va déterminer ensemble une entente administrative», prévient Michel Isabelle.

Ces rencontres devraient permettre de mieux cerner les différents programmes gouver nementaux accessibles, en plus de distribuer certains pouvoirs, notamment au sujet de la réalisation des travaux de rénovation.

Dans les faits, s'ils peuvent dorénavant être subventionnés, ces travaux devront du même souffle être approuvés par le ministère, qui dicte les normes de construction, plus strictes et davantage surveillées pour la conservation des résidences visées.

Là-dessus, Yamachiche espère obtenir une certaine flexibilité auprès de Québec. «On veut devenir l'intermédiaire (entre le ministère et les propriétaires), pour éviter les délais administratifs». explique le maire Isabelle.

Un maire comblé
S'il avait refusé de commenter cette annonce jusqu'à maintenant faute d'avoir tous les détails en main, le premier magistrat n'a pas caché hier être tout à fait comblé. La longue bataille pour obtenir ce statut aura valu la peine, se plaît-il à souligner.
«Je suis heureux! C'est l'ensemble de ces maisons qui est unique, insiste-t-il, en songeant à la filée de maisons rouges construites dans la seconde moitié du 19e siècle sur la rue Sainte-Anne. Alors, c'est une belle reconnaissance envers les propriétaires actuels
et les propriétaires passés.»

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