Mauricie: le projet des contrats sociaux s'implante
La Sûreté du Québec, les maires de la
région et l'UPA ont travaillé main dans la main pour implanter les
contrats sociaux en Mauricie. On voit ici le capitaine Michel Dauphinais,
directeur du poste de la MRC de Maskinongé, M. Michel Isabelle, maire de
Yamachiche, et M. Martin Caron, président de la Fédération de l'UPA de
la Mauricie.
Photo: François
Gervais
Marie-Eve Lafontaine
Trois-Rivières
S'il est de notoriété publique que les cultures de
cannabis pullulent au Centre-du-Québec, la Mauricie n'échappe pas à ce
phénomène. En 2007, près de 42 000 plants de marijuana ont été saisis
sur la rive nord.
Comme c'est déjà le cas depuis quatre ans au sud de
la rivière Saint-Maurice, les policiers ont maintenant un nouvel outil
pour lutter contre ce fléau en Mauricie. Près de 7000 contrats sociaux
ont en effet été envoyés aux producteurs agricoles et propriétaires de
boisés des MRC Mékinac, Maskinongé et des Chenaux.
«Nous sommes heureux que le projet des contrats sociaux s'implante en
Mauricie. Nous sentions que le problème prenait de l'ampleur chez nous.
Les producteurs nous en parlaient de plus en plus», souligne M. Martin
Caron, président de la Fédération de l'UPA de la Mauricie.
«Le but de cette entente est de redevenir propriétaires de nos terres»,
ajoute-t-il.
Les contrats sociaux permettent aux policiers de procéder sans délai à
l'éradication des plants de cannabis sur les terres agricoles et
forestières. Auparavant, avant chaque saisie, ils devaient rencontrer le
propriétaire et lui demander une autorisation.
Un formulaire de consentement devait ensuite être rédigé. Des démarches
qui parfois s'étiraient en longueur d'autant plus que certains
agriculteurs refusaient par crainte de représailles. Les policiers
devaient alors obtenir un mandat de perquisition. Cela pouvait prendre
jusqu'à deux à trois jours avant que les agents puissent investir le
champ ciblé.
«Avec le contrat social, ça se fait dans l'immédiat. Ça facilite
beaucoup notre travail», mentionne le capitaine Michel Dauphinais,
directeur du poste de la MRC de Maskinongé.
Depuis quatre ans au Centre-du-Québec, la Sûreté du Québec a constaté
les avantages des contrats sociaux.
«Entre autres, ça a renforcé le sentiment de sécurité des producteurs
agricoles. Un autre impact, c'est qu'on est plus efficace dans
l'éradication étant donné qu'on n'est pas obligé d'attendre après les
dénonciations pour les mandats de perquisition. On augmente ainsi notre
efficacité», note le capitaine Pierre Boisvert, chef du Bureau régional
d'enquêtes.
Les maires des différentes MRC impliquées et l'UPA travaillent main dans
la main avec la Sûreté du Québec dans l'implantation de ce projet.
«Une bataille, ça se gagne seulement avec des alliés. La police ne peut
rien faire toute seule. Avec des partenaires et des alliés, c'est là
qu'on va réussir à enrayer ce fléau-là», souhaite le capitaine
Dauphinais.
La Mauricie a d'ailleurs des ambitions élevées. L'objectif est que 70 à
75 % des contrats sociaux soient remplis.
«Présentement, on a déjà commencé à avoir une très, très bonne réponse»,
assure le capitaine Dauphinais. La Haute-Mauricie n'est pas incluse dans
ce projet. Il faut toutefois souligner qu'il s'y trouve beaucoup de
terres de la Couronne où les policiers sont déjà autorisés à intervenir.
Au Centre-du-Québec, le taux de participation est de près de 60 %. Plus
de 6000 contrats ont été signés. Le contrat social est bon pour une
durée de 5 ans.
Pour signaler la présence de plants de marijuana sur leurs propriétés,
les gens peuvent contacter en toute confidentialité la Sûreté du Québec
au 310-4141 ou à la ligne Info-Crime au 1-800-711-1800.•
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