Le Nouvelliste 31 janvier 2008

Un locataire évincé saccage son logement avant de partir

Paule Vermot-Desroches
Yamachiche

Des locataires indésirables, Stéphane Lagacé en a déjà connu. Propriétaire d'une quarantaine de logements en Mauricie depuis quinze ans, l'homme a pourtant eu la surprise de sa vie, hier, en découvrant les dommages qu'un locataire avait causé à un de ses logements, avant de quitter sur un avis d'éviction.

Après avoir causé de nombreux dommages à l'intérieur de l'appartement et signé son nom à la peinture rose sur le plancher de la cuisine, le locataire a pris la porte... c'est le cas de le dire!

"Il a carrément arraché la porte d'entrée et est parti avec. Je n'ai jamais vu ça de ma vie", a raconté M. Lagacé, lorsque Le Nouvelliste est allé le rencontrer hier soir dans cet appartement désormais exposé à la vue de tous les passants de la rue Sainte-Anne, à Yamachiche.

Le locataire avait signé un bail en juillet dernier pour occuper le 718, rue Sainte-Anne à Yamachiche.

"Il n'avait pas grand-chose à son arrivée, alors je lui avais prêté un poêle, un frigo, un mobilier de cuisine, une friteuse, un toasteur et une cafetière", se souvient M. Lagacé.
Stéphane Lagacé propriétaire

Stéphane Lagacé n’a jamais vu ça! En quittant le logement, le locataire a arraché les thermostats, les prises téléphoniques et laissé les fils électriques pendre dans le vide. Derrière lui, on voit bien que la porte d’entrée a été arrachée.
Photo: Krystine Buisson

Le locataire a voulu laisser sa marque..
Le locataire a voulu laisser sa marque... Il a signé son nom sur le plancher de la cuisine avant de quitter. Hier soir, la peinture n’était pas encore totalement sèche.
Photo: Krystine Buisson.
Tout se déroulait bien, jusqu'au mois d'octobre, où le locataire a soudainement arrêté de payer son loyer.

En se rendant au logement pour exiger un paiement en novembre 2007, Stéphane Lagacé s'est alors aperçu que son locataire avait peint de couleur or la porte arrière, en plus d'arracher une poutre qui soutenait la galerie du haut.

En entrant dans l'appartement, il a aussi constaté que l'homme avait peint tous les murs sans avoir eu son autorisation, en plus de peindre les armoires de cuisine en bois qui venaient à peine d'être changées.

Il avait aussi peint le bain en noir et le lavabo en or. Finalement, il possédait un chien, ce qui était interdit dans le bail.

Le propriétaire a alors entrepris des démarches pour faire évincer son locataire, qui n'a pas acquitté son loyer du mois de novembre et de janvier.

Le 16 janvier dernier, la Régie du logement entendait la cause, mais le locataire ne s'est pas présenté.

Un jugement a donc été rendu en faveur de M. Lagacé, stipulant que son locataire avait 10 jours pour quitter les lieux. Le 27 janvier, il était toujours dans le logement.

"Il a reçu un avis du huissier lui donnant 48 heures pour quitter", souligne le propriétaire.

Hier après-midi, le huissier s'est rendu au 718, rue Sainte-Anne pour s'assurer que l'homme avait quitté. C'est un spectacle peu appréciable qui l'attendait.

En plus d'avoir arraché la porte d'entrée, l'homme avait peint son nom sur le plancher de la cuisine, arraché des portes d'armoires, peint en noir le prélart de la salle de lavage, arraché les thermostats et les prises téléphoniques, saccagé les cadres de portes, volé les fusibles de la boîte électrique, tordu la pôle de douche, arraché la pomme de douche et collé les fenêtres avec du mastic.

Pour ajouter l'insulte à l'injure, le locataire a quitté avec les électroménagers et le mobilier de cuisine de Stéphane Lagacé. Il n'a laissé que la friteuse, sale, sur le comptoir.

"Je voulais le dépanner en lui prêtant ces articles usagés. Je crois bien que je peux faire une croix sur l'idée de les retrouver", souligne M. Lagacé.

"Je ne sais pas combien ça va me coûter de faire réparer tout ça. Je n'ai pas encore fait évaluer tous les dommages, mais j'en ai certainement pour 10 000 $", estime le propriétaire, découragé.

Il a évidemment porté plainte à la Sûreté du Québec, mais ignore encore si cela donnera quelque chose.

Depuis novembre, Stéphane Lagacé estime avoir dépensé près de 1500 $ en frais juridiques, uniquement pour ce dossier.

"Et ça, c'est en plus des réparations que je devrai assumer. Je trouve que les propriétaires sont souvent laissés à eux-mêmes dans ces histoires. Personne ne va me rembourser pour ces dommages", lance-t-il.

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