Un locataire évincé saccage son logement avant
de partir
Paule
Vermot-Desroches
Yamachiche
Des locataires indésirables, Stéphane Lagacé en a déjà connu.
Propriétaire d'une quarantaine de logements en Mauricie depuis quinze
ans, l'homme a pourtant eu la surprise de sa vie, hier, en découvrant
les dommages qu'un locataire avait causé à un de ses logements, avant de
quitter sur un avis d'éviction.
Après avoir causé de nombreux dommages à l'intérieur de l'appartement et
signé son nom à la peinture rose sur le plancher de la cuisine, le
locataire a pris la porte... c'est le cas de le dire!
"Il a carrément arraché la porte d'entrée et est parti avec. Je n'ai
jamais vu ça de ma vie", a raconté M. Lagacé, lorsque Le Nouvelliste est
allé le rencontrer hier soir dans cet appartement désormais exposé à la
vue de tous les passants de la rue Sainte-Anne, à Yamachiche.
Le locataire avait signé un bail en juillet dernier pour occuper le 718,
rue Sainte-Anne à Yamachiche.
"Il n'avait pas grand-chose à son arrivée, alors je lui avais prêté un
poêle, un frigo, un mobilier de cuisine, une friteuse, un toasteur et
une cafetière", se souvient M. Lagacé. |
Stéphane Lagacé n’a jamais vu ça! En quittant
le logement, le locataire a arraché les thermostats, les prises
téléphoniques et laissé les fils électriques pendre dans le
vide. Derrière lui, on voit bien que la porte d’entrée a été
arrachée.
Photo: Krystine Buisson
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Le locataire a voulu laisser sa marque... Il a signé son nom sur le
plancher de la cuisine avant de quitter. Hier soir, la peinture n’était
pas encore totalement sèche.
Photo: Krystine Buisson. |
Tout se déroulait bien, jusqu'au mois d'octobre, où le locataire a
soudainement arrêté de payer son loyer.
En se rendant au logement pour exiger un paiement en novembre 2007,
Stéphane Lagacé s'est alors aperçu que son locataire avait peint de
couleur or la porte arrière, en plus d'arracher une poutre qui soutenait
la galerie du haut.
En entrant dans l'appartement, il a aussi constaté que l'homme avait
peint tous les murs sans avoir eu son autorisation, en plus de peindre
les armoires de cuisine en bois qui venaient à peine d'être changées.
Il avait aussi peint le bain en noir et le lavabo en or. Finalement, il
possédait un chien, ce qui était interdit dans le bail.
Le propriétaire a alors entrepris des démarches pour faire évincer son
locataire, qui n'a pas acquitté son loyer du mois de novembre et de
janvier.
Le 16 janvier dernier, la Régie du logement entendait la cause, mais le
locataire ne s'est pas présenté.
Un jugement a donc été rendu en faveur de M. Lagacé, stipulant que son
locataire avait 10 jours pour quitter les lieux. Le 27 janvier, il était
toujours dans le logement. |
"Il a reçu un avis du huissier lui donnant 48 heures pour quitter",
souligne le propriétaire.
Hier après-midi, le huissier s'est rendu au 718, rue Sainte-Anne pour
s'assurer que l'homme avait quitté. C'est un spectacle peu appréciable
qui l'attendait.
En plus d'avoir arraché la porte d'entrée, l'homme avait peint son nom
sur le plancher de la cuisine, arraché des portes d'armoires, peint en
noir le prélart de la salle de lavage, arraché les thermostats et les
prises téléphoniques, saccagé les cadres de portes, volé les fusibles de
la boîte électrique, tordu la pôle de douche, arraché la pomme de douche
et collé les fenêtres avec du mastic.
Pour ajouter l'insulte à l'injure, le locataire a quitté avec les
électroménagers et le mobilier de cuisine de Stéphane Lagacé. Il n'a
laissé que la friteuse, sale, sur le comptoir.
"Je voulais le dépanner en lui prêtant ces articles usagés. Je crois
bien que je peux faire une croix sur l'idée de les retrouver", souligne
M. Lagacé.
"Je ne sais pas combien ça va me coûter de faire réparer tout ça. Je
n'ai pas encore fait évaluer tous les dommages, mais j'en ai
certainement pour 10 000 $", estime le propriétaire, découragé.
Il a évidemment porté plainte à la Sûreté du Québec, mais ignore encore
si cela donnera quelque chose.
Depuis novembre, Stéphane Lagacé estime avoir dépensé près de 1500 $ en
frais juridiques, uniquement pour ce dossier.
"Et ça, c'est en plus des réparations que je devrai assumer. Je trouve
que les propriétaires sont souvent laissés à eux-mêmes dans ces
histoires. Personne ne va me rembourser pour ces dommages", lance-t-il.
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