Le Nouvelliste 21 janvier 2008
La campagne de recrutement est lancée
Le CSDI est à la recherche de nouvelles ressources en hébergement
Nancy Massicotte
nancy.massicotte@lenouvelliste.qc.ca
Trois-Rivières — Le Centre de services en déficience intellectuelle
de la Mauricie et du Centre-du-Québec (CSDI)
est à la recherche de nouvelles ressources en hébergement spécialisé,
plus particulièrement pour les personnes présentant
une déficience intellectuelle (DI) ou un trouble envahissant du
développement (TED).
PHOTO: OLIVIER CROTEAU
Isabelle Paquin et Marc-André Blanchard sont des
ressources intermédiaires en hébergement depuis une dizaine
d'années. |
Une campagne majeure de recrutement a d'ailleurs été mise sur pied
afin d'encourager des individus ou des familles à
soumettre leur candidature pour devenir des ressources résidentielles
spécialisées. «C'est difficile de trouver des ressources
car ce domaine est méconnu. Les gens ont des idées préconçues. Ils ont
souvent en tête l'image du trisomique gentil ou
à l'opposé, ils croient que c'est l'enfer. C'est pourquoi nous
fonctionnons souvent avec le même bassin de ressources mais
les besoins sont de plus en plus grands. Uniquement en Mauricie, il
faudrait au moins une dizaine de nouvelles ressources
intermédiaires pour les personnes souffrant de troubles graves de
comportement», a indiqué Mme Christiane Boudreault,
agente de programmation et de planification au CSDI.
La mission du CSDI est en effet d'offrir une gamme diversifiée de
ressources contractuelles afin de répondre aux différentes
caractéristiques de la clientèle présentant une DI ou un TED. Ces
ressources, qui sont évaluées par les intervenants du CSDI
et accréditées par l'Agence de santé, se divisent en trois volets: les
familles d'accueil pour les enfants et adolescents,
les résidences d'accueil pour les personnes de 18 ans et plus et les
ressources intermédiaires pour les personnes de tous âges.
Les ressources de type familial (RTF) comme les familles d'accueil et
les résidences d'accueil constituent une formule
d'hébergement par laquelle une personne ou une famille accueille chez
elle un maximum de quatre personnes présentant
une DI ou un TED.
Les cas plus lourds ayant des besoins plus grands comme par exemple
les polyhandicapés, les cas de déficience sévère
ou les personnes en perte d'autonomie sont par contre hébergés dans des
ressources intermédiaires (RI).
En Mauricie, on compte actuellement 325 ressources d'hébergement
spécialisé, dont 104 RI et 222 RTF. Ils regroupent
pas moins de 870 usagers. Leur rôle est bien sûr d'offrir le gîte et le
couvert mais aussi d'intervenir auprès des personnes
pour développer, maintenir ou rétablir leur autonomie.
Selon le CSDI, ce travail est à la portée de tous puisqu'il ne
requiert aucune formation spécifique. «Il faut être âgé de 25 ans
et plus. Ça prend avant tout un intérêt pour l'aide et la participation
sociale. C'est tout de même un défi quotidien. Le travail
est valorisant car il permet aux gens de développer des compétences», a
ajouté Mme Boudreault.
Isabelle Paquin et Marc-André Blanchard de Yamachiche accueillent des
résidents depuis une dizaine d'années. Certes,
ils admettent que la tâche n'est pas facile d'autant plus qu'ils sont en
devoir 24 heures sur 24, 365 jours par année. «C'est
pas mal plus compliqué qu'une garderie. Notre première résidente par
exemple s'auto-mutilait. Les trois autres, deux
polyhandicapés et une personne DI en perte d'autonomie, demandent eux
aussi beaucoup d'attention. Disons qu'il a fallu
s'adapter et surtout, se trouver un bon réseau pour nous accorder du
répit», a ajouté M. Blanchard.
D'un autre coté, le travail est gratifiant pour plusieurs raisons.
«Nous travaillons à la maison et nous avons plus de temps
à consacrer à nos enfants. Ces derniers apprennent par le fait même à
partager et à s'adapter aux différences. Nous ne
vivons aucun stress réel et nous n'avons aucun critère de performance à
respecter comme dans les entreprises. Notre
plus belle récompense est de réussir à les toucher, d'entrer dans leur
bulle. Ces gens sont tellement vrais, tellement intenses.
Avec eux, il n'y a pas d'hypocrisie», a conclu Mme Paquin. •
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