L'Écho 14 juillet 2007

Les paroissiens tiennent à la fête de sainte Anne

Par Jean Neault,
curé d'Yamachiche

Les paroissiens d'Yamachiche tiennent beaucoup à la fête de sainte Anne, le 26 juillet. Pour que cette fête permette au plus grand nombre d'y participer, ils reportent la fête paroissiale au samedi le plus proche du 26 juillet. Cette année se sera donc le 28.

J'ai dû, dès mon arrivée à Yamachiche, en 2001, faire mes classes. J'ai lu tout ce que j'ai trouvé sur la sainte et l'historique de cette dévotion. J'aimerais vous faire part de quelques trouvailles dont j'ai pris connaissance.
Monseigneur de Laval, premier évêque de Québec, écrit, en 1680, un texte très révélateur de sa dévotion et celle de nos ancêtres:«Rien ne nous a aidé plus efficacement à soutenir le poids de la charge pastorale de cette Église naissante que la dévotion spéciale, que portent à sainte Anne tous les habitants de ce pays, dévotion qui, nous l'assurons avec certitude, les distingue de tous les autres peuples.» C'est lui d'ailleurs qui avait érigé la fête de sainte Anne en fête d'obligation pour l'étendue de la Nouvelle-France en 1667.


L'abbé Jean Neault, curé d'Yamachiche
Photo gracieuseté

Les pionniers qui s'établirent sur la rive nord du Lac Saint-Pierre témoignent de cette dévotion par la fondation d'une mission, en 1711, sous le patronyme de cette grande sainte. Nous ne pouvons douter de leur dévotion puisqu'elle s'est transmise de génération en génération. À une époque, le curé S.-N. Dumoulin (1825 à 1853) fit de son église un lieu de pèlerinage. La relique que vénèrent les paroissiens a été obtenue en 1843.

On rapporte dans les Annales de sainte Anne quelques guérisons obtenues par les pèlerins.

«Un malade souffrait d'une enflure très grave à une main; il se sentit guéri pendant qu'il priait, il ôta le linge qui enveloppait sa main et le déposa devant la statue».
«Un jeune de Louiseville est venu en pèlerinage, le yeux couverts d'un double bandeau. Il avait tant de mal aux yeux que le peu de lumière qui passait à travers le premier bandeau le faisait souffrir énormément. Après avoir prié longuement avec les autres membres de sa famille. Il se trouva mieux et déposa ses deux bandeaux au pied de la statue de sainte Anne».

«Une demoiselle de Saint-Justin était paralytique. Lors de la messe, la foule qui rem-
plissait l'église la vit sortir, se traînant péniblement au moyen d'une béquille et avec l'aide d'une personne. Elle se dirigea vers la statue de sainte Anne et dit avec beaucoup de foi à haute voix: «O grande et bonne sainte Anne, il faut que vous me guérissiez; je vous remets cette béquille, gardez-la;» se levant aussitôt elle s'écria: « Je suis guérie !» Les gens autour furent fort émus de la voir marcher vers l'église et se diriger devant l'autel dédié à sainte Anne pour la remercier».

Ce serait une longue énumération que celle de toutes les faveurs singulières qu'elle a obtenues aux paroissiens et aux pèlerins depuis le tout début de la colonisation. La statue en bois doré, objet de la vénération, qu'on retrouve dans le cimetière, a une histoire très intéressante. Elle a d'abord été placée entre deux tours qui formaient les angles de la façade d'une église qu'il fallut démolir plus tard. Voici un texte racontant l'installation de la statue.

« La belle statue sur le portique de l'église de Machiche a été élevée et posée en l'honneur de la bonne sainte Anne samedi, le 14e jour de juillet 1832, après une grand'messe chantée en son honneur. Les litanies ont été chantées avant la bénédiction et répétées après la bénédiction pendant que les assistants, au nombre de 140 personnes aux environs, allaient tour à tour lui baiser les pieds, et à son élévation partant de terre, il a été chanté avec allégresse O Sancta Anna trois fois répété, et elle a été montée et posée à sa place avec facilité.» - Colonel P -J. Héroux -

Après la démolition de l'église, la statue a trouvé sa place actuelle et il a fallu la protéger des pèlerins qui enlevaient des parcelles en souvenir de leur pèlerinage. C'est pourquoi la statue a été entourée d'abord d'une grille et plus tard, pour la protéger des intempéries, dans un monument fermé.

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