Le Nouvelliste 20 avril 2007
SOULAGEMENT
MORAL ET FINANCIER
Retour au
travail chez ATRAHAN transformation
Éric Lallier
Yamachiche
"Les gens sont heureux et
l'ambiance était excellente. Il n'y avait aucune amertume,
que ce soit des employés ou des contremaîtres présents pour
la journée", souligne le délégué syndical des employés
d'usine, Stéphane Landry.
Accueilli par une poignée de main
des représentants patronaux, 65 employés sont entrés
à l'usine au petit matin. Une entrée progressive qui
a permis aux travailleurs "de se refaire la main",
après une grève de 197 jours.
"Les patrons ont été corrects, ils ont reparti la
chaîne lentement. je pense que ce coup-là, le boss
va la jouer comme il le faut", mentionnait Dany
Bruno à la fin de son quart de travail. Son
collègue, Jean Leclerc, renchérit : "Ça s'est très
bien passé, l'employeur a mis l'accent sur la
sécurité en recommençant lentement."
Soulagement
Mais pour ces employés, ce retour au travail est un
soulagement moral, bien sûr, mais financier
également. "J'avais des palpitations ce matin,
mettons que ça va faire du bien pour le
portefeuille", ajoute Jonathan Métivier, le sourire
fendu jusqu'aux oreilles. |
À la sortie de l'usine, le délégué syndical
Stéphane Landry était visiblement heureux du
déroulement de ce retour au travail.
Photo: Stéphane Lessard |
Les travailleurs ont visiblement envie de
passer à autre chose et ainsi oublier le long processus de
revendications qui vient de prendre fin. "Tout a l'air à
s'être placé, plus besoin de s'obstiner", confiait un autre
employé, Sylvain Riendeau. Réaction similaire pour Gilles
Éliott, lui aussi de retour à la besogne hier matin. "Il va
y avoir une zone tampon mais je ne pense pas qu'il y ait de
la rancoeur", a-t-il souligné.
Même son de cloche du côté d'Alexandre Rousseau, qui
aimerait bien que les conflits fassent désormais partie du
passé : "On va faire table rase de tout ce qui s'est passé
dans les trois dernières années."
Leur délégué syndical, Stéphane Landry, veut maintenant
bâtir une relation beaucoup plus saine. "À partir de
maintenant, il faut construire sur le respect et la
confiance", a souhaité le représentant.
Une bonne production
Selon les chiffres fournis par M. Landry, 1758 porcs
auraient été abattus, hier.
"Une excellente production" qui fait dire au délégué
syndical que le retour à la normale pourrait se faire très
rapidement. "Je crois que dès le semaine prochaine, nous
atteindrons le chiffre de 3000 porcs abattus par jour."
Quant aux 125 autres employés voués au débitage, ils ont
effectué leur retour au travail ce matin.
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