Le Nouvelliste 16 avril 2007
"Le plus
important, ce sont nos clients"
Martin Lafrenière
Trois-Rivières
Denis Trahan se dit prêt à tout faire pour que
l'entreprise fondée par son père Achille retrouve sa place de choix
au sein de l'industrie de la transformation du porc.
Maintenant que les employés syndiqués ont accepté
la nouvelle convention collective, le président et directeur général
a les coudées franches pour relancer les activités d'ATRAHAN
Transformation. L'entente de six ans et demi sera en vigueur d'avril
2007 à septembre 2013.
"C'est le type d'entente qu'on voit dans le secteur. Ça donne du
temps pour pouvoir remettre cette entreprise-là à flot et pour
tourner la page de part et d'autre sur les erreurs qui ont pu être
commises dans les trois dernières années, de part et d'autre aussi",
mentionne M. Trahan, en avouant que le conflit de plus de six mois a
entraîné la perte de plusieurs millions de dollars.
Remettre l'entreprise à flot, c'est aller chercher les clients qui
ont déserté ATRAHAN depuis le mois d'octobre dernier. Denis Trahan
sait que la partie s'annonce difficile et il sait qu'il a besoin de
la participation de ses employés dans la remise sur pied d'ATRAHAN.
"Il est très clair que les compétiteurs sont
maintenant chez nos clients. Il faudra les convaincre de revenir
faire affaire avec nous. Je souhaite repartir l'usine telle qu'elle
était avant la grève en terme de capacité d'abattage et de clients.
C'est mon souhait le plus cher."
René Trahan, le frère du pdg, aura un rôle important à jouer dans
cette relance. Celui qui occupe la fonction de vice-président à la
commercialisation a notamment le mandat de rapatrier la clientèle.
Denis Trahan est cependant confiant de parvenir à convaincre ses
clients de rentrer au bercail. Pour y parvenir, l'entreprise misera
vraisemblablement sur sa notoriété et pourrait envisager de couper
les prix pendant un certain temps.
"Ce qui est le plus important, ce sont nos clients. Si on n'a pas de
clients, on n'existe pas", dit M. Trahan, en affirmant clairement
qu'un scénario de vente de l'abattoir n'est nullement envisagé.
Ce retour au travail s'effectuera jeudi. La relance des activités de
l'abattoir coïncidera avec le neuvième anniversaire de la mort
d'Achille Trahan. Et ce redémarrage se fera avec tous les employés
qui seront disponibles afin de revenir rapidement à un rythme
d'abat- tage de 15 000 porcs par semaine. |