Le Nouvelliste 14 février 2007 GRÈVE CHEZ ATRAHAN «Ce dossier
pourrait être réglé en trois rencontres» Martin Lafrenière Yamachiche — Mario Maisonneuve a hâte que la grève chez ATRAHAN soit chose du passé. Et il croit que ça pourrait arriver assez rapidement. Le président du local 1991-P des Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce (TUACFTQ) admet que la dernière rencontre de discussions n'a pas été des plus chaleureuses. Mais voilà que les négociations reprennent aujourd'hui. Et il souhaite ardemment que les deux parties retrouveront l'ouverture d'esprit observée dans les derniers jours de janvier, soit pendant le blitz de négos de six jours consécutifs. «L'ambiance s'est refroidie. On entre dans un entonnoir avec des points difficiles à négocier. Mais ce dossier pourrait être réglé en trois rencontres, avec de l'ouverture d'esprit pour trouver des solutions à nos problèmes. Si on retrouve le même esprit qu'il y a deux semaines, ça pourrait aller vite.» M. Maisonneuve affirme que le syndicat et l'employeur ont fait un grand bout de chemin au cours de ces six jours de négociations. L'aspect normatif de la convention serait réglé à 90 %. Mais il semble que la partie monétaire commence à causer des problèmes. «Les deux parties sont en train de raffermir leur
position. Les gens avaient des devoirs à faire et avec M. Dupont
(Yves, le conseiller syndical qui participe aux négociations), on a
fait le point. On regardera sur quoi on peut négocier pour des
points qui tiennent à coeur de l'employeur et c'est la même chose
pour l'employeur.» «Les gens de l'UPA et les producteurs de porcs sont inquiets et je les comprends. On lit les journaux, on a des contacts avec l'UPA. Je souhaite que la grève finisse pour moi, pour les travailleurs, pour l'employeur, pour l'UPA», souligne M. Maisonneuve, qui croit que la convention collective aurait dû être déjà réglée. Georges Dulac, président du syndicat des producteurs de porcs de la Mauricie, pense aussi que le temps est venu de régler le conflit chez ATRAHAN. «Avec Vallée-Jonction, c'est une excellente nouvelle. Si Olymel ferme, on remet 30 000 cochons de plus sur le marché sans savoir où les faire abattre. Ça aurait été néfaste pour les producteurs à la grandeur du Québec. Maintenant, il faut que ça se règle chez Trahan. Avec ça, on serait capable de faire abattre nos cochons et d'avoir un prix décent», a raconté hier après-midi M. Dulac. Lorsqu'il a été contacté par Le Nouvelliste, M.
Dulac s'apprêtait à participer à une réunion du conseil
d'administration de la Fédération des producteurs de porcs du
Québec. Pendant cette rencontre, les membres devaient discuter du
règlement chez Olymel et de l'impact de cette décision sur les
producteurs. Mario Maisonneuve est surpris d'entendre de tels propos même s'il admet qu'un certain nombre de travailleurs syndiqués peuvent avoir très hâte de rentrer à l'usine. «J'ai vu des grévistes dimanche. Pas un travailleur m'a dit qu'il rentre avec un statu quo, avec le même climat et la même vision que l'employeur a envers eux avant la grève. L'information qu'on a est que personne ne veut rentrer au travail dans les mêmes conditions qu'avant la grève.» |