Le Nouvelliste 6 février 2007

Des employés en nombre insuffisant

Martin Lafrenière
martin.lafreniere@lenouvelliste.qc.ca

Yamachiche — Si un règlement survient chez ATRAHAN, les employés syndiqués doutent que l'entreprise retrouve à court terme un rythme de 3000 porcs abattus par jour.

La semaine dernière, Georges Dulac soulevait qu'ATRAHAN pourrait avoir de la difficulté à relancer les activités de l'abattoir, après un règlement, par manque de personnel. Le président du syndicat des producteurs de porcs de la Mauricie soutenait qu'une bonne main-d'oeuvre est essentielle pour les activités d'un abattoir. Il était préoccupé par le départ de certains employés de cet abattoir pendant la grève.

À ce sujet Mario Cyr croit qu'une vingtaine d'employés syndiqués d'ATRAHAN ont trouvé du travail ailleurs.

«Si l'usine repart, on ne repartira pas à 3000 porcs par jour. Il manquerait de monde ou ce serait bien serré pour arriver.»

Robert Bossé se demande aussi si ces gens accepteront de revenir chez ATRAHAN.

«S'ils ont trouvé de meilleures conditions ailleurs, ils vont y penser à deux fois.»

Louis Fafard pense également que le rythme d'abattage quotidien de 3000 porcs sera difficile à atteindre à la suite d'un éventuel retour au travail. Et il ne sait pas comment ATRAHAN pourrait faire pour mettre sur pied un deuxième quart de travail. Cette mesure a été réclamée par les producteurs de porcs pour écouler les bêtes qui seront nombreuses sur le marché à la suite de la fermeture annoncée d'abattoirs appartenant à Olymel.

«Il va être obligé de prendre des gars du premier shift. On n'est pas intéressé à faire des 16 heures. Il a déjà de la misère à engager du monde pour un shift», souligne M. Fafard.

Si ce scénario se réalise, M. Fafard craint de voir l'employeur affecter des employés à différentes fonctions à l'intérieur de l'usine sans respecter les échelles salariales qui s'y rattachent.

«C'est sûr qu'il s'est fait pas mal d'argent avec ça pendant les trois années de la convention. Entre les classes, il y a une différence d'à peu près un dollar l'heure. À 50 gars dans la shop, ça fait un bon montant dans sa poche.»

Robert Bossé affirme ne pas toujours avoir été payé selon le travail effectué en usine. Depuis deux ans, ses pertes seraient appréciables.

«Selon mes calculs, j'ai perdu environ 2500 $ par année», précise-t-il.

C'est la raison pour laquelle ce dernier veut rentrer au travail uniquement avec une convention qui va corriger cette situation, tout comme la reconnaissance syndicale et l'état des relations entre les membres de la direction et les employés.

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