Le Nouvelliste 31 janvier 2007

OLYMEL

«Une bien triste nouvelle»

La sous-capacité d'abattage au Québec devrait inciter ATRAHAN à trouver rapidement un terrain d'entente, croit André Auger

Paule Vermot-Desroches
paule.vermot-desroches@lenouvelliste.qc.ca

Trois-Rivières — Le moral n'était pas très fort hier, chez les producteurs de porcs de la région. L'annonce de la fermeture de l'usine Olymel de Valley-Jonction n'a fait qu'ajouter à l'inquiétude qui sévit actuellement pour la production porcine, qui doit malgré elle faire les frais de conflits de travail dans les abattoirs de la province.

À 16 h, hier après-midi, la nouvelle est tombée: 97 % des employés d'Olymel de Valley-Jonction disaient non aux offres ultimes de l'employeur et signaient l'arrêt de mort de l'usine.

«C'est une bien triste nouvelle. Ce n'est vraiment pas une bonne journée pour nous», a indiqué André Auger, vice-président du syndicat des producteurs de porcs de la Mauricie.

En fait, la fermeture de l'abattoir Olymel signifie une sérieuse baisse dans la capacité d'abattage des porcs au Québec. Déjà affectée par la grève qui sévit actuellement chez ATRAHAN à Yamachiche, cette sous-capacité force les producteurs à envoyer les bêtes se faire abattre en Ontario. «Ils partent pour se faire abattre et la viande revient au Québec pour la consommation. Les camions se croisent sur la 401. Pour ma part, j'habite à 500 mètres de chez ATRAHAN et j'envoie mes bêtes se faire abattre en Ontario depuis le début du conflit», raconte-t-il.

La capacité de l'abattoir d'Olymel s'élevait à 40 000 bêtes par semaine. Ce sera maintenant aux producteurs de se relever les manches pour trouver d'autres places en abattoir, dans ce milieu déjà très compétitif. En effet, la rareté a fait en sorte de faire baisser le prix du porcs de 15 $ à 20 $ par bête aux cours des derniers mois. Quand on sait que la moyenne des producteurs est d'environ 6000 porcs par an, le manque à gagner enregistré par chacun d'eux atteint rapidement les six chiffres.

Selon André Auger, la partie patronale et syndicale de l'abattoir ATRAHAN de Yamachiche devrait profiter de l'occasion pour favoriser les échanges et trouver un terrain d'entente le plus rapidement possible. «Dans quelques mois, il va y avoir de l'ouvrage en masse pour eux. C'est dans l'intérêt de tout le monde que ce conflit-là se règle vite», lance-t-il.

Surpris et déçu de la décision des employés de Valley-Jonction, André Auger souhaiterait tout de même connaître une année un peu moins difficile. «Nous avons eu beaucoup de mal en 2006 au niveau de la production porcine. Avec cette nouvelle, 2007 commence déjà très mal», se désole-t-il.

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