L'Écho 11 janvier 2007
Site Internet

Par Jean-Paul Plante
 

Michel « Thabas » Bourassa: un personnage exceptionnel

Un Yamachichois aux multiples talents

 


Michel Bourassa est une véritable encyclopédie. Ses observations ornithologiques sont toutes notées dans de nombreux cahiers comme celui qu'il nous fait voir. L'actualité et le sport occupent également une place de choix dans des cahiers que Michel conserve précieusement.
 Photo, Jean-Paul Plante

 

Qui ne connaît pas « Thabas » Bourassa, à Yamachiche ? Personne ! « Thabas », de son véritable nom Michel Bourassa, est un personnage unique à Yamachiche. Son parcours est extraordinairement intéressant. Âgé de 61 ans (né le 2 juin 1945), Michel Bourassa a un vécu que pas beaucoup de gens d'Yamachiche ou d'ailleurs possèdent.

Tout d'abord son sobriquet de « Thabas » lui a été donné par un confrère de classe et ami au début des années '60. Parce qu'un autre camarade de classe l'avait « surnommé » Michel « Arthabaska » puisqu'un célèbre Québécois, Henri Bourassa, faisait de la politique dans le comté d'Arthabaska. Trouvant le sobriquet trop long, son ami a suggéré d'abolir la première et la dernière syllabes du nom Arthabaska pour ne conserver que « Thabas ». Voilà pour l'explication que nous donne Michel Bourassa sur son appellation de « Thabas ».

De Duchesne à la pêche commerciale

À la fin de ses études secondaires, Michel Bourassa entre à l'emploi de l'entreprise Duchesne et fils d'Yamachiche, une entreprise prospère qui fournit du travail à de nombreuses personnes d'Yamachiche et de la région. Il y travaillera jusqu'en 1972.

Amant de plein air, « Thabas » prend la décision de travailler avec son père qui faisait la pêche commerciale avec les 14 filets qu'il possédait. Quand Michel se joint au paternel, le nombre de filets augmente graduellement pour atteindre 40, tout près du triple. « C'était tout un changement parce que le métier est difficile et exigeant », signale Michel. Il a pêché avec son père jusqu'au début des années '80 avant de continuer ce dur métier seul. Le père de Michel qui avait une santé fragile, est décédé en 1986.

Pour parvenir à faire le travail efficacement, soit la pêche et la préparation du poisson qu'il vendait, Michel embauchait des jeunes de sa famille et des amis. « Au printemps, il arrivait qu'une dizaine de personnes travaillaient avec moi », précise « Thabas ».

Il a pêché jusqu'en novembre 2004 avant de vendre son permis de pêche à un pêcheur de la Rive Sud. Ce permis permettait de pêcher l'anguille, la barbotte, la perchaude, le crapet soleil et l'esturgeon. Le métier de pêcheur, bien que très dur, a donné de grandes satisfactions à Michel Bourassa. Quelques déceptions aussi ajoute Michel, sans élaborer davantage

Sports, écriture, inventions, ornithologie

Michel Bourassa ne possédait pas que le talent de pêcheur commercial. Il était un sportif accompli, excellent lanceur de baseball dans les ligues rurales de la région et coureur à pied qui a participé à de nombreux marathons, dont celui de Montréal et le 20 km Marcel-Jobin. Membre du club des Talonneux puis des Milpat, « Thabas » a fait de la course à pied de 1979 à 2006, dans des conditions pas toujours faciles (chaleur, pluie, froid, etc.). En tout, statistiques en mains, Michel Bourassa a couru 11 500 km pendant toutes ces années. En plus du baseball et de la course à pied, il a joué au tennis, au hockey et au ballon-balai.

« Thabas » avait d'autres cordes à son arc. Il a composé quatre pièces de théâtre qui ont été jouées à Yamachiche, dans les années '70. À son palmarès, il faut ajouter ses inventions d'une dizaine de jeux de société. Tout cela à travers son action bénévole dans la municipalité, que ce soit dans le domaine des loisirs, chez les Chevaliers de Colomb et autres organismes.

Aujourd'hui, la grande passion de Michel Bourassa est l'ornithologie. Membre du club « L'ornithologique » de Trois-Rivières, le Yamachichois passe une grande partie de son temps à l'observation des oiseaux. Ses points d'observation vont de la Pointe-Yamachiche, la Petite Rivière et la voie ferrée à Lachenaie et Repentigny. Avec quelques amis observateurs, il scrute régulièrement les oiseaux pendant un minimum de trois heures par jour jusqu'à un maximum de sept ou huit heures, selon le cas.

« Moi j'observe seulement. Je ne prends pas de photos et je n'ai pas d'Internet chez moi. Je serais trop stressé s'il fallait que je photographie les oiseaux et placer les photos sur un site Internet. C'est un ami qui s'occupe de ces deux éléments », mentionne Michel Bourassa qui alimente le site de la municipalité d'Yamachiche sur ses observations ornithologiques.

Pendant toutes ces années, il a observé tout près de 250 espèces dont plusieurs espèces rares. Mentionnons un tyran quiquiri, un bécassau de l'anadyr, un tyran de l'Ouest, un bruant à ventre noir. « Depuis l'automne 1987, j'ai passé environ 15 000 heures à observer les oiseaux », mentionne fièrement le Yamachichois.

Comment fait-il pour se rappeler toutes ces observations ? Michel note TOUT, TOUT, TOUT… Ses livres de notes autant sur l'observation des oiseaux que sur l'actualité sportive et autre sont nombreux et remplis à pleine capacité de notes, découpures d'articles de journaux et photos. Il est une véritable encyclopédie. Il faut véritablement une patience de moine pour noter toutes ces choses « à la main » dans un nombre imposant de cahiers qu'il possède en notes de tous genres.

«Thabas » est vraiment un personnage tout à fait exceptionnel et fort intéressant à rencontrer et à écouter. Le Yamachichois fait largement la démonstration qu'il est un être entier, passionné par tout ce qui le touche de près. En plus, Michel Bourassa est un ardent défenseur de l'environnement. On ne pouvait s'attendre à autre chose de la part de cet homme qui, toute sa vie durant, a vécu dans un environnement qu'il a toujours respecté et qui lui a procuré de grandes satisfaction, tant au travail, dans le sport ou dans l'exercice de ses loisirs préférés… comme l'ornithologie.

« Thabas »: un grand et intéressant Yamachichois ! Une véritable encyclopédie !

 
 


Les jumelles font partie de l'équipement de Michel Bourassa. Derrière sa demeure, les mangeoires sont présentes et lui permettent d'observer diverses espèces d'oiseaux qui viennent les visiter.
Photo, Jean-Paul Plante

_____________________________

(CLIQUEZ ICI POUR FERMER LA FENÊTRE)