Aux côtés des représentants
des Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce (TUAC-FTQ,
local 1991-P), il participe aux rencontres de négociations avec
la partie patronale.
M. Landry travaille chez ATRAHAN
depuis 18 ans. Il est bien conscient que la grève commence à
être longue.
"Quand on est sorti (le 5 octobre), je ne pensais pas que ça
durerait aussi longtemps. Les gens en étaient conscients.
Personne ne peut savoir combien de temps ça peut durer. Mais le
moral des troupes est bon", raconte M. Landry, lors d'un
entretien tenu hier dans la roulotte des grévistes avec Le
Nouvelliste.
Janick Vallières, un journalier qui compte cinq ans d'ancienneté
chez ATRAHAN Transformation, répète qu'il est difficile de
prévoir la durée d'une grève. Mais selon lui, ce moyen de
pression ultime est nécessaire.
"On voulait faire valoir nos droits de reconnaissance syndicale,
on voulait parler de surveillance des employés, de mouvement de
la main-d'oeuvre, de santé et sécurité. Je ne regrette pas le
geste d'avoir déclenché la grève, car la cause est noble. Je
pense que personne ne regrette. On trouve que c'est justifié. Et
le moral est aussi bon qu'à la première journée", explique M.
Vallières, qui est délégué aux griefs au sein de l'unité
syndicale.
M. Landry semble très heureux d'être de retour
à la table de négociations. Une rencontre a eu lieu mercredi,
alors qu'une autre doit se dérouler aujourd'hui. On prévoit même
une séance de négociations pour le 27 décembre.
"L'ambiance de négociations est bonne. On a eu de bonnes
discussions. Ça avance, mais pas rapidement. Ce serait
surprenant que ça se règle en décembre", se contente de dire M.
Landry, en pesant bien ses mots.
Pour leur part, Karine Lessard et Isabelle Chayer ne craignent
pas du tout de fêter Noël dans la peau de grévistes.
"On est confiant que ça va se régler. L'employeur ne peut pas
rester bouché indéfiniment", mentionne Mme Lessard.
Cette emballeuse de deux ans d'ancienneté chez ATRAHAN est
enceinte de 10 semaines. Pour elle, un des enjeux importants est
la signature d'une clause précisant le retrait préventif à
l'atteinte du cinquième mois de grossesse.
"Il n'y a pas de retrait préventif ici, ajoute Mme Lessard. On a
quasiment peur de leur dire qu'on attend des petits."
L'ampleur de la tâche au sein de l'usine peut aussi être
étourdissante. Selon Mme Lessard, le nombre de porcs abattus
quotidiennement est passé de 2700 à 3400 en l'espace de deux
ans. Depuis ce temps, le nombre d'employés n'aurait pas bougé.
"On demande des choses normales. Et on veut du respect", résume
Isabelle Chayer.