Le Nouvelliste 13 décembre 2006
DÉVERSEMENT DANS LE LAC SAINT-PIERRE Les pêcheurs inquiets Marie-Eve Lafontaine "C'est une inquiétude terrible." Claude Desaulniers craint que le déversement dans le lac Saint-Pierre fasse fuir sa clientèle. Chaque année, il installe ses cabanes dans la baie de Yamachiche où 20 000 litres d'hydrocarbures se sont écoulés lundi soir. "On est inquiet. Ce n'est pas une bonne publicité
pour la pêche et je ne sais pas les impacts que ça peut avoir. Il y
a plein de gens qui m'appellent parce qu'ils sont inquiets. Ils se
demandent si les poissons sont attaqués, s'il va y avoir de la
pêche. C'est vraiment déplorable ce qui arrive", souligne-t-il.
«On va suivre tout ça de très près», assure-t-il. Tout ce chambardement va lui occasionner certains frais. Il envisage d'envoyer la facture aux responsables du déversement, mais ce n'est encore qu'une vague possibilité. «Ça va me coûter des frais, mais on va s'assurer que la pêche est bonne», lance-t-il. À l'Association des pêcheurs commerciaux du lac Saint-Pierre également, il y a une certaine nervosité. Le président de l'Association, Roger Michaud, espère que ce malheureux accident n'aura pas de conséquences. «Ça nous inquiète toujours un peu. Même si le ministère dit qu'il prend toutes les précautions, on n'est jamais rassuré à 100 %. Ce n'est pas moi qui vais plonger pour voir s'il en reste quand ils vont avoir fini de nettoyer», lance-t-il. Ce dernier mentionne que cet endroit abrite une frayère. Il craint que du mazout demeure au fond de l'eau malgré les efforts déployés par le ministère de l'Environnement pour le récupérer. «Ce sont les poissons qui vivent au fond. Il y a aussi des canards, les outardes et les oies qui vont être pris avec ça au printemps prochain», s'inquiète M. Michaud. L'année 2006 est d'ailleurs à oublier sur le plan
environnemental puisque c'est le deuxième déversement qui se produit
dans les environs. M. Michaud va s'informer attentivement sur les opérations de nettoyage. «On suit le dossier de très près. On va mieux voir l'été prochain s'il y a des conséquences.» À la Coopérative de solidarité de la Réserve
mondiale de la biosphère du Lac-Saint-Pierre, on ne s'inquiète pas
outre mesure de cet incident. «Ça fait juste démontrer qu'une autoroute, ça ne va pas sur le bord d'un plan d'eau comme le lac Saint-Pierre», ajoute-t-il. |
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