Le Nouvelliste 28 novembre 2006

La surveillance est nécessaire

Martin Lafrenière
martin.lafreniere@lenouvelliste.qc.ca

Trois-Rivières — Denis Trahan réfute les accusations d'imposer un régime de terreur à ses employés d'ATRAHAN.

L'obtention du respect de la part de l'employeur est l'élément majeur défendu par les employés pour justifier le déclenchement de la grève, le 5 octobre. Ces derniers disent travailler pour un dictateur qui n'a pas peur d'utiliser tout un système de caméras pour les surveiller. Mais selon M. Trahan, les caméras de l'usine sont installées pour rassurer les clients sur la qualité du produit et pour prouver à l'Agence canadienne de l'inspection des aliments que les porcs arrivent de façon convenable à l'abattoir. Pas pour surveiller les employés.

«La plupart des
compétiteurs ont aussi
des caméras»

«La plupart des compétiteurs ont aussi des caméras. Nous en avons depuis 1997. En 2000, les employés m'ont demandé d'installer des caméras dans les vestiaires, car certains volaient du matériel dans le vestiaire des autres.

En 2004, alors que la convention collective était en vigueur, les employés ont très massivement demandé des caméras dans la cafétéria parce que certains volaient le lunch des autres... Connaissez-vous beaucoup d'entreprises syndiquées où des employés syndiqués vont demander à leur employeur d'installer des caméras dans la cafétéria? Et deux ans plus tard, on nous dit que c'est un régime de terreur», explique M. Trahan.

Celui-ci justifie le système de poinçonnage pour savoir si un employé est à son poste sur la chaîne de production.

«Les toilettes, c'est une problématique que toutes les entreprises ont, quel que soit le secteur. Oui, certains employés abusent. Oui, certains vont fumer. Oui, certains vont prendre de la boisson ou de la drogue aux toilettes. Il faut réglementer ça. Mais très peu de gens sont rencontrés pour des mesures disciplinaires», mentionne M. Trahan, pour qui ce système a le net avantage d'être équitable pour tout le monde.

Denis Trahan admet volontiers qu'environ 500 mesures disciplinaires ont été prises en trois ans. Cependant, 80 % de ces mesures sont notamment en lien avec le respect des normes de salubrité internationales. Et selon M. Trahan,
60 % de ces dernières mesures se limitent à des avis verbaux.

Répercussions sur l'entreprise La grève déclenchée le 5 octobre a des répercussions négatives sur les affaires de l'entreprise. La direction prend les moyens pour satisfaire sa clientèle afin de ne pas la perdre.

«Il y a des choses en place. On a une clientèle qu'on a mis des années à bâtir. Il faut que cette clientèle reste près de nous», se limite à dire M. Trahan, qui n'a pas donné de chiffres pour illustrer l'impact de cette grève.

Le pdg d'ATRAHAN Transformation s'attend à ce que le redémarrage de l'usine soit ardu. Cela ne l'empêche pas de souhaiter un règlement rapide afin de préserver les quelque 200 emplois.

«J'aimerais bien que mes employés soient en famille, aux fêtes, avec un emploi en poche. Mais actuellement, il y en a 200 dans la rue», laisse tomber M. Trahan, en précisant qu'aucune autre rencontre de négociations n'est à l'agenda.

_____________________________

(CLIQUEZ ICI POUR FERMER LA FENÊTRE)