Le Nouvelliste 29 novembre 2006

GRÈVE CHEZ ATRAHAN

La reconnaissance syndicale au coeur du litige

Martin Lafrenière
martin.lafreniere@lenouvelliste.qc.ca

Yamachlche — «Le coeur du litige est la reconnaissance syndicale. M. Trahan est une personne contrôlante qui n'a jamais digéré le fait que le syndicat entre dans son usine.»

Yves Dupont n'a pas tardé à réagir à la sortie de Denis Trahan concernant la grève qui perdure chez ATRAHAN Transformation depuis le 5 octobre.

Selon le porte-parole des Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce (TUACFTQ, local 1991-B), l'employeur ne s'est jamais présenté en séance de négociations avec une contre-offre.

«On a eu 16 rencontres. M. Trahan veut le statu quo sur la convention collective signée en 2003. Mais on sait que ça ne fonctionne pas. On apporte des solutions pour la formation, pour les accidents de travail. Mais on n'a pas de contre-proposition.»

Lors de l'entrevue accordée lundi au Nouvelliste, Denis Trahan a répété que la signature de la prochaine convention collective ne pourra être réglée sur la base du document présenté par la partie syndicale.

Selon le président et directeur général de l'abattoir de Yamachiche, l'application de ce document mettrait en danger la survie de l'entreprise. À ce sujet, M. Dupont est bien ouvert à discuter.

«Il voit notre document comme une montagne. Quand on dépose nos demandes, on sait qu'on ne les aura pas telles quelles. Il doit revenir pour expliquer les irritants face à nos demandes», précise M. Dupont, en ajoutant que jamais Denis Trahan n'a indiqué que les demandes syndicales entraîneraient des dépenses supplémentaires annuelles de plus de deux millions de dollars pour son entreprise.

Préférant ne pas commenter davantage sur la présence de caméras et d'un système de poinçonnage à l'intérieur de l'usine, Yves Dupont estime que les deux parties se retrouvent dans un cul-de-sac. Et le résultat de la rencontre tenue vendredi dernier à Montréal en est un exemple.

«On a essayé une méthode de négociation raisonnée proposée par la conciliatrice en chef. On l'a tentée avec une clause facile: le tableau d'affichage pour les activités syndicales dans l'usine. On a discuté pendant quatre heures et ça n'a pas marché. M. Trahan veut tout contrôler: il faut que l'endroit et ce qui est affiché soient contrôlés par l'employeur. Il veut parapher tout ce qui est affiché. C'est la conciliatrice qui a mis fin à la rencontre en disant qu'on n'était pas prêt à cette démarche-là.»

M. Dupont croit peut-être que Denis Trahan a agi pour pousser le syndicat à déclencher une grève afin de casser l'unité syndicale.

«La grève est justifiée par l'immobilisme de l'employeur. Et nos gens sont solidaires.».

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