Le Nouvelliste  6 octobre 2006

 ABATTOIR ATRAHAN

Les 200 employés sont en grève

Martin Lafrenière
martin.lafreniere@lenouvelliste.qc.ca  

Yamachiche — Les 200 employés syndiqués de l'abattoir ATRAHAN Transformation sont en grève illimitée.

Les membres des Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce (TUAC-FTQ) étaient sur des piquets de grève dès 5 h 30 hier matin. Selon Yves Dupont, conseiller syndical du local 1991-P du syndicat, la grève est la seule avenue possible à ce stade-ci des négociations.


PHOTO: STEPHANE LESSARD
Depuis hier, les employés syndiqués de l'abattoir ATRAHAN Transformation, de Yamachiche, sont en grève illimitée. Dès 5h30 hier matin plusieurs employés étaient sur des piquets de grève .

«Il n'y a aucun point qui est réglé. On a eu huit rencontres de négociations et ça n'avance pas», observe M. Dupont.

Ce dernier trace un portrait peu flatteur de l'entreprise dirigée par la famille Trahan depuis 50 ans à Yamachiche.

«Il y a 200 travailleurs et il y a 200 accidents de travail par année. L'employeur a imposé 300 mesures disciplinaires pour différentes raisons. Il y a 560 jours de suspension pendant l'année. On a eu 20 congédiements cette année. Dix employés sont en «burn out» ou en dépression. L'employeur est contrôlant!»

M. Dupont appuie ses dires sur le fait que l'usine compterait une cinquantaine de caméras de surveillance. Et d'après ce conseiller syndical, le contrôle des patrons ne se limiterait pas à la surveillance des activités par caméras.

«Il y a tout un système de poinçonnage. Il faut qu'un employé poinçonne quand il va aux toilettes et quand il en sort. S'il y va trop souvent, il y a des mesures disciplinaires. Si tu oublies de poinçonner, tu as des sanctions disciplinaires.»

Yves Dupont mentionne que le syndicat a toute une liste de points à régler concernant l'affichage de poste, le déplacement du travail au sein de l'usine et le respect des échelles salariales selon le travail effectué.

Les demandes salariales du syndicat font état de hausses variant autour de 6 %. Mais cet aspect n'a pas été abordé pendant les négociations.

«Il n'y a pas de dates prévues pour des négociations. On espère un court conflit et on demeure ouvert à négocier sept jours par semaine et 24 heures sur 24 s'il le faut», précise M. Dupont, en mentionnant que le moral des troupes est très bon parmi les syndicats qui reçoivent une allocation de grève de 260 $ par semaine.

Les employés syndiqués d'ATRAHAN sont sans contrat de travail depuis le 11 septembre dernier.

La direction demeure confiante

Par voie de communiqué, la direction d'ATRAHAN Transformation déplore le fait que le syndicat ait décidé de mettre un terme aux négociations en cours par le déclenchement d'une grève.

Le communiqué signé par Denis Trahan, président et directeur général de l'entreprise, indique que l'abattoir demeure confiant de pouvoir s'entendre avec la partie syndicale pour le renouvellement de la convention collective. L'entreprise soutient que ses conditions de travail sont avantageuses par rapport à d'autres usines du même genre.

La grève déclenchée par le syndicat fera en sorte que les clients d'ATRAHAN Transformation devront trouver du porc ailleurs qu'à cet abattoir.

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