Le Nouvelliste 29 août 2006

Fermeture à l'horizon?
Les employés de Lucyporc refusent de modifier leur contrat de travail

Martin Lafrenière
martin.lafreniere@lenouvelliste.qc.ca

Yamachiche — Avec le refus des employés de Lucyporc d'accepter des concessions concernant leur contrat de travail, il est possible que les propriétaires de cet abattoir décident de mettre la clé sous la porte.

Samedi, 132 des 185 employés de cet abattoir de Yamachiche ont participé à une assemblée syndicale à Trois-Rivières. Quelque 127 personnes ont pris part à un vote et 72 ont refusé de rouvrir la convention signée en 2003. Cinquante-cinq personnes étaient en faveur.

Selon Jocelyn Gélinas, le document présenté par les représentants de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD) était une offre finale de la part de l'employeur. Ce n'était pas une entente de principe résultant d'une négociation.

«Lucyporc veut mettre la hache dans les conditions de travail. Ils veulent un gel de trois ans pour les salaires. Ensuite, on parle d'une hausse de 10 cents l'heure. Pour ceux qui sont en haut de l'échelle, on parlait d'un montant forfaitaire de 25 cents l'heure par tranche de six mois. Mais les gens ne sont pas prêts à faire des concessions», explique le coordonnateur et conseiller au soutien à la vie syndicale à la CSD.

D'après M. Gélinas, Lucyporc veut modifier la convention collective valide jusqu'en 2007 pour satisfaire les exigences d'un nouvel investisseur et pour défrayer les coûts administratifs reliés à sa volonté de percer le marché européen.

«Le 28 juillet, l'employeur a contacté le syndicat pour dire que ça va mal, mais sans fournir de chiffres, poursuit M. Gélinas. Le nouvel investisseur recherche une paix syndicale pour six ans et le 30 août est la date limite pour s'entendre, sinon on ferme.»
Concernant le risque de fermeture, M. Gélinas avoue qu'il est difficile d'avoir une opinion lorsque l'entreprise n'appuie pas ses dires avec des chiffres.

«On nous dit que ça fait deux ans que ça va mal. Pourtant, l'abattage a passé de 700 à 800 abattages par jour. On attend la suite des choses. Lucyporc va se consulter et on attend.»

Du côté de la direction de Lucyporc, les déclarations ont été assez brèves. Le directeur général de l'usine, Denis Levasseur,a refusé de commenter la situation. Il n'a pas voulu dire quoi que ce soit concernant le résultat du vote et la rumeur de fermeture de l'usine.

«On aura une rencontre du conseil d'administration. Les décisions seront prises en conséquence par les membres du c.a. Et les premiers qui auront des nouvelles seront les employés», a dit hier M. Levasseur. Il a ajouté que la date de la réunion n'était pas encore déterminée.

Claude Robitaille est président du Groupe Robitaille, l'entreprise qui est actionnaire de Lucyporc. Lui aussi a été avare de commentaires. «Il y a des choses importantes qui se passent présentement», a simplement déclaré M. Robitaille, qui s'attend à ce que le dossier évolue d'ici la fin de la semaine.

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