SOEURS DE LA CHARITÉ D’OTTAWA
La
propriété de Pointe-du-Lac vendue
La Maison Béthanie et le Cénacle
Saint-Pierre vendus 1,4 M$ à un promoteur privé
Marie-Pierre Paquin-Boutin
Trois-Rivières
Les Soeurs de la Charité d’Ottawa se
départissent peu à peu de leur patrimoine bâti dans la
région. Le Nouvelliste a ainsi appris que la Congrégation a
récemment vendu sa propriété du secteur Pointe-du-Lac à un
promoteur privé et qu’elle cherche à se départir de sa
maison du Cap-de-la-Madeleine.
L’homme d’affaires Jean-Guy Pronovost a
pris possession de la Maison Béthanie, du Cénacle
Saint-Pierre et d’un terrain de 17,2 hectares, le 1er
juillet dernier, pour la somme de 1,4 M$. Soit un montant
nettement inférieur à l’évaluation municipale de plus de 5
M$ faite par la Ville de Trois-Rivières.
Les Soeurs de la Charité d’Ottawa, propriétaires des lieux
depuis 1965, affirment que le vieillissement des membres de
la communauté et les coûts élevés des rénovations les ont
convaincues de vendre leur vaste domaine boisé situé face au
lac Saint-Pierre dans le secteur Pointe-du-Lac. Une décision
prise il y a environ un an.
«Nos soeurs sont de plus en plus âgées, mais c’est surtout
la mise aux normes de nos édifices qui a précipité les
choses. Nous avons évalué qu’il aurait été trop coûteux de
faire les modifications exigées par la Régie du bâtiment du
Québec», explique soeur Gisèle Vadeboncoeur, économe
générale de la Congrégation, jointe à la maison mère
d’Ottawa. Les deux bâtiments datent respectivement des
années 1940 et 1960.
Malgré la vente des deux bâtiments et des
terrains environnants, la soixantaine de religieux
demeureront sur les lieux à titre de locataires en vertu
d'une entente avec le nouveau propriétaire.
«On s'est assuré de pouvoir rester parce
qu'on croit que notre mission est toujours là et que nous
pouvons encore travailler dans la communauté», dit soeur
Vadeboncoeur.
Les 33 prêtres retraités du Cénacle
Saint-Pierre resteront ainsi au moins pour les cinq
prochaines années, tandis que les 30 soeurs de la Maison
Béthanie ont un bail renouvelable d'un an.
«Il n'est pas prévu que nous déménagions.
Nous allons rester dans les mêmes locaux pour au moins un
an, précise soeur Claire Malette, directrice générale de la
Maison Béthanie. Après quoi, le propriétaire entend modifier
partiellement l'édifice afin d'y accueillir des résidents.»
A ce sujet, impossible d'en savoir plus, le
nouveau propriétaire, Jean-Guy Pronovost, également
propriétaire de la résidence Yamachiche et de la Villa
Soleil de La Tuque, se refusant à tout commentaire. Tout
aussi impossible donc de connaître l'avenir à long terme des
communautés religieuses et de ces terres dont le zonage
municipal est actuellement public.
Après vérification auprès du Service des
permis de la Ville de Trois-Rivières, aucune demande de
modification de zonage n'a été fait pour ce terrain.
Par ailleurs, ni les Soeurs de la Charité,
ni M. Pronovost n'ont voulu commenter le montant de la
transaction, nettement en deçà de l'évaluation municipale.
Dans la même foulée, la Congrégation
cherche également à vendre sa maison de la rue Notre-Dame du
secteur Cap-de-la-Madeleine. L'édifice construit dans les
années 1960 et dont la valeur est estimée à plus de 2 M$ par
la municipalité, héberge une vingtaine de soeurs, pour la
plupart retraités.
Si la maison trouve preneur, les Soeurs de
la Charité d'Ottawa ne conserveront plus qu'une seule
adresse dans la région, soit la Pension Bruyère qui
accueille des étudiantes pensionnaires depuis 1976. |