Ça parle au Diable 5 juillet 2006

 

LE MARTINET ET LES MAISONS
DE BRIQUES ROUGES

La municipalité d'Yamachiche reçoit, à chaque année, la visite de plusieurs touristes, lesquels viennent admirer l'alignement des fameuses maisons de briques rouges, au centre de la rue Ste-Anne, dont plusieurs se trouvent en face de l'église.

Cette attraction architecturale n'attire pas seulement des gens de toutes les régions du Québec et d'ailleurs, mais aussi, une autre catégorie de visiteurs très intéressés, tellement qu'ils passent toute la saison estivale dans notre localité, pour profiter de ces demeures, en y logeant.

Ne vous méprenez pas, ces maisons de briques rouges ne sont pas des auberges et ces locataires ne sont pas des humains car, voyez-vous, ces connaisseurs hors de l'ordinaire répondent à des oiseaux du nom de Martinet ramoneur.

Ils arrivent au printemps, à la mi-mai, dès que les cheminées ont cessé de fumer et chaque couple choisit l'une d'elles pour, de prime abord, s'abriter, et ensuite, construire un nid très rudimentaire avec des brindilles d'herbes séchées, collées au ciment des briques, à la paroi intérieur de leur refuge.

Pour dormir, le martinet s'agrippe au dit ciment rugueux avec ses griffes, adaptées à ce matériau, habitude prise, de génération en génération, depuis l'arrivée des Européens en sol québécois.

Ces oiseaux nichent aussi dans des troncs d'arbres creux, gîte initial, avant la construction des cheminées.
Les Martinets ramoneurs ressemblent tellement aux hirondelles qu'ils sont inconnus de tous et ils passent, ainsi, inaperçus dans le ciel du village.

La façon de les repérer est par leurs cris crépités continuels dans leur vol aux battements d'ailes rapides, suivis d'une longue glissade. Ils ont la queue carrée, comme le bout d'un cigare et ils sont de couleur noirâtre.

Avant le coucher du soleil, ils se rassemblent en cercle, tournoyant sans cesse, pour enfin, entrer dans leurs dortoirs préférés des maisons de briques rouges; très beau et très spectaculaire comme démonstration aviaire.

Ces Martinets ramoneurs font tellement partie du décor de ces maisons renommées de chez-nous qu'il est impensable de ne plus les voir, à moyen ou long terme, égayer le firmament, d'autant plus que les Hirondelles bicolores se sont absentées à l'été 2004 et que les Moineaux domestiques diminuent constamment.

Si Yamachiche songeait à un emblème aviaire pour la municipalité, le Martinet ramoneur serait un candidat logique pour un tel titre.

Notre localité innoverait encore une fois par un tel geste car, très peu de municipalités (s'il y en a) en ont un.

Comme référence, l'emblème aviaire de la province de Québec se nomme Harfang des neiges et chacun des clubs d'ornithologie du Québec possède le leur, comme l'Hirondelle à front blanc pour celui de Trois-Rivières et comme le Chardonneret jaune pour celui de Longueuil.


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