Le Nouvelliste 17-18 juin 2006

SPORTS

Une vie de rock star?

Ben Milot trône parmi les meilleurs au monde en motocross freestyle

François Houde
francois.houde@lenouvelliste.qc.ca  

Yamachiche — La veille du tournage des séquences de Invasion II à Yamachiche, la bande des pilotes sont partis en virée au centre-ville trifluvien. Une bonne brosse. Ils n'ont pas beaucoup dormi avant de reprendre les motos le lendemain. Ca ne les a pas empêchés de sauter comme les meilleurs du monde qu'ils sont.

Voilà la vie de star du motocross freestyle. Ben Milot a 23 ans et il en profite tant qu'il le peut. Il a passé six mois en Californie l'hiver dernier. Six mois à sauter
dans le désert en plus de participer à quatre compétitions majeures, deux sur la côte est, deux sur la côte ouest.

La grosse vie sale? Oui et non. Ce n'est pas la vie glamour qu'on aime imaginer. «On passe nos grandes journées dans la terre, rappelle l'athlète. Je sais que les gens imaginent qu'on a une vie de rock star. On aimerait ça, sourit-il. Mais c'est vrai qu'il y a un peu de ça quand même. Je n'ai pas à me plaindre. L'autre jour, je suis allé sauter à Chicoutimi. Les amateurs me connaissent là-bas et ils m'attendaient. Il y avait de l'atmosphère dans la place et on a eu tout un party après. C'était vraiment cool.»

«Au point où j'en suis,
je n'ai plus vraiment le choix. Le freestyle, c'est un mode de vie.»

 

«La Californie, c'était un de mes rêves. C'est la Mecque du freestyle. Il y a un paquet de pistes à 10 minutes les unes des autres. On sautait à tous les jours. Si je veux rester parmi les meilleurs, je n'ai pas le choix: il faut que je m'entraîne avec les meilleurs pendant l'hiver. Autrement, je prends du retard sur eux et ça paraît la saison suivante. En plus, il faut côtoyer les meilleurs pour voir leur évolution et apprendre d'eux des trucs techniques. Au point où j'en suis, je n'ai plus vraiment le choix. Le freestyle, c'est un mode de vie.»

Ben Milot a un nom sur la scène internationale. À quel rang mondial se trouve-t-il? Il ne le sait pas. En fait, c'est sans importance. «Il n'y a pas de classement. Il y a des compétitions mais pas de circuit. Chacune est indépendante des autres. Je fais bien plus de spectacles que de compétitions. Où je me situe, c'est difficile à dire.» Disons qu'au cours de l'hiver, il a participé à quatre compétitions contre la crème et en a gagné une, à Fresno.

Cet été, au sein de l'équipe Suzuki, à toutes les fins de semaine, il offrira des démonstrations à travers le pays. Il n'aurait aucune réticence à ne faire que ça. «La compétition c'est bien mais notre sport, c'est du showbizz. Il faut gagner le public, lui en mettre plein la vue. En compétition, il faut séduire les juges et tu ne fais pas toujours ce que tu aimes. Dans les démonstrations, c'est plus relaxe. C'est l'fun.»

Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de rang qu'il n'y a pas d'adrénaline. «Pour moi, c'est dans les gros shows sur terre battue que l'adrénaline est la plus forte. Les foules viennent pour te voir, ils te connaissent. Quand tu embarques sur le saut, tu n'as pas idée du rush que ça donne.»

- C'est une dope?
Milot sourit. «C'est sûr! J'aime sauter tout seul chez nous avec mes chums mais quand la foule est là, tu as vraiment l'impression d'être sous l'effet d'une drogue.»
- C'est pour cela que tu fais de la moto?
- Non. J'aime rider. Quand j'embarque sur ma moto, j'oublie tout le reste. Quand je ride, je fais ce que je veux comme je le veux et quand je le veux. J'oublie tout. C'est ça qui me garde en vie. Je trippe encore autant aujourd'hui que quand j'ai commencé. Peut-être plus.»•


Voici une façon bine particulière de s'envoyer en l'air. Ben Milot, de Yamachiche, en a faits on gagne-pain et ça lui réussit très bien!

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