Le Nouvelliste 17-18 juin 2006

SPORTS

Invasion aura une suite

On a tourné des séquences de sauts en moto pour Invasion II à Yamachiche

François Houde
francois.houde@lenouvelliste.qc.ca

Yamachiche — Pour les amateurs de sport extrême que la question obsède depuis près de deux ans déjà, la réponse est oui, il y aura un Invasion II. Même qu'il a pris forme tranquillement à Yamachiche récemment dans le parc que le spécialiste de moto-cross freestyle Benoît Milot a aménagé.

Et pour ceux qui ne savent pas de quoi on parle, disons que Invasion est le titre du premier DVD mettant en vedette le Yamachichois Benoît Milot et consacré à des sauts de motos freestyle.

Une équipe de tournage a capté près de trois heures de séquences - pour quatre minutes d'images sur le DVD final - de sauts tous plus périlleux les uns que les autres avec un groupe de huit malades mentaux, fous de vol, d'adrénaline et d'équilibre. Huit pilotes dont cinq en provenance de l'ouest du pays et trois Québécois incluant la vedette de la journée, Benoît Milot, dit Ben dans les milieux des deux roues motorisés.

Les meilleures séquences apparaîtront dans la suite qu'on prépare à Invasion, tourné en 2004 et réalisé par Félix Trépanier et Ben Milot. Ce premier opus s'est écoulé à quelque 6000 exemplaires, un beau succès pour un DVD québécois de sport extrême. Assez beau pour qu'on reprenne l'expérience avec des objectifs plus ambitieux. Trépanier espère vendre une quinzaine de milliers du deuxième tome. L'objectif est d'arriver à percer le marché américain qui leur demeure à peu près fermé surtout parce qu'ils sont Canadiens et que, dans ce secteur d'activité comme dans d'autres, les Américains consomment exclusivement, ou presque, des produits locaux. Les DVD les plus populaires du genre s'écoulent à 100 000 exemplaires et plus.
PHOTO: STÉPHANE LESSARD
Félix Trépanier et Ben Milot espèrent que le DVD Invasion II connaîtra du succès chez l'oncle Sam.

Si on avait puisé des séquences tournées en Allemagne, au Guatemala et à ... Yamachiche pour le premier, cette fois-ci, on a tourné en Californie, en Floride et à... Yamachiche. Seulement, on a surtout tourné en Californie où Ben Milot s'est installé pendant près de six mois l'hiver dernier pour s'entraîner en compagnie des meilleurs mondiaux de la discipline.
Si on vous dit que les sauts  étaient péri eux, ce ~ri est pas que figure de style: au cours d'un après-midi, trois motocyclistes se sont pété la gueule. Un s'est payé une visite à l'hôpital alors que deux autres ont été suffisamment commotionnés pour rester éloignés des sauts pendant quelques heures, ce qui, dans ce milieu, est une preuve que l'athlète est sérieusement sonné. Rien de véritablement sévère cependant et le tournage s'est poursuivi malgré tout.

Le coupable pour cette hécatombe inhabituelle, même un sport extrême, dans c'est le vent. Pratiquement imperceptible à hauteur du sol, à 30 pieds dans les airs, il était suffisamment important pour raccourcir la distance de vol. D'où les écrasements.

Félix Trépanier, réalisateur de l'émission Moto X à RDS, estime les coûts globaux de production du DVD à environ 40 000 $. En vendant le film 25 $ l'unité, ils coupent l'herbe sous les pieds des concurrents américains qui vendent les leurs autour de 40 $.«Notre distributeur travaille pour nous distribuer aux États-Unis. Si on pouvait se retrouver seulement dans les magasins de motos et de skateboards aux États-Unis, as-tu seulement une idée de ce que ça représente?»

Cette ambition, il l'a eue quand, en entrant dans un magasin de motos à Lake Elsinor, en Californie, nos deux compères ont vu les images de leur DVD sur la télé du commerce. «Les Américains veulent voir leurs propres gars mais moi, je veux faire la promotion des Québécois. Je veux filmer des sauts équivalant à ce qui se fait de mieux au monde en rajoutant une approche esthétique impeccable. On filme ici à Yamachiche à cause des installations du parc de Ben mais aussi parce que les plus beaux couchers de soleil, c'est ici qu'on les retrouve. Ça fait des images capotantes.»

Tout cela est filmé en haute définition. Le produit final, d'une durée d'une cinquantaine de minutes sera disponible en magasin en septembre, vers la fin de la saison. «Pendant la saison morte, les amateurs écoutent des films pour patienter jusqu'au printemps. On va leur offrir quelque chose qui va leur donner un peu d'adrénaline d'hiver.».

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