«A La Tuque, c'est relié au manque de médecins»

Trois-Rivières (LP) — Du côté de La Tuque, on vit depuis longtemps avec l'exode des personnes âgées vers les grands centres situés plus au sud et mieux pourvus de médecins. «C'est sûr qu'on parlé-ab ce phénomène, admet le maire Réjean Gaudreault. On en a particulièrement discuté à la Conférence régionale des élus. Chez nous, on sait que c'est relié directement au manque de médecins. Les gens qui ont un cancer ou qui ont besoin d'une dyalise doivent aller vivre à Trois-Rivières. Les autres qui le peuvent, font l'aller-retour tant que c'est possible.»

C'est d'ailleurs pour tenter de freiner l'exode que le maire Gaudreault fait des pieds et des mains pour obtenir une unité satellite d'hémodialyse à La Tuque.

«Mais par contre, je dois dire aussi qu'il en revient. Des Latuquois qui étaient installés dans les grandes villes et qui s'ennuient des grands espaces. Le conseil d'administration du Rassemblement des locataires des terres publiques est composé uniquement de retraités... et ils réclament encore de l'espace. On a même des gens retraités qui n'ont jamais vécu ici et qui veulent y acheter un chalet.»

Le maire de La Tuque fait par ailleurs remarquer que lorsqu'il est question de personnes âgées et de sécurité, tout est davantage question de perceptions. La Ville a beau pouvoir compter sur de nouveaux médecins, faire des démarches pour une troisième ambulance, il y aura toujours des personnes âgées inquiètes qui préféreront les grands centres.

MRC de Maskinongé
Jean-Paul Diamond, préfet de la MRC de Maskinongé, se dit pour sa part plus ou moins au courant du phénomène d'exode des personnes âgées vers des centres urbains. Et il avoue détenir encore peu d'information à ce sujet.

«Ce n'est pas que ce n'est pas important, assure-t-il, mais avec tous les pouvoirs qui ont été décentralisés vers les MRC, nous manquons de temps. C'est une réflexion qu'il nous faudra faire un jour.»

Également maire de Saint-Alexis-des-Monts, une petite localité située au nord de Louiseville, M. Diamond dit avoir réglé une partie du problème du départ des personnes âgées en faisant construire des HLM spécialement pour eux, il y a quelques années. Les services offerts à la maison par le CLSC aident aussi beaucoup à retenir plus longtemps ces vieux citoyens sur place. «Ce n'est pas pour rien que les gens se sont plaint quand ils ont fermé le foyer Ernest-Jacob, à Yamachiche, sous prétexte de centraliser les services. Maintenant, on dirait que le vent vire de bord. C'est important. Tant mieux si on peut se donner des services.»