L'Écho 26 février 2006

 

«Je n'ai pas peur de la grippe aviaire mais il faut être vigilant»

- Luc Lamy, aviculteur d'Yamachiche

Jean-Paul Plante
jean-paul.plante@transcontinental.ca

Luc Lamy d'Yamachiche est un aviculteur d'expérience. Il a pris la relève paternelle en 1972 dans l'élevage de poulets. Il possède donc 34 ans de savoir-faire dans le domaine. Il connaît donc parfaitement son métier comme le fond de sa poche, comme le dit l'expression courante.

L'aviculteur yamachichois possède deux poulaillers à Yamachiche et deux autres à Louiseville. Il élève 650 000 poulettes et coqs par année, lesquels sont vendus à la firme Olymel, lorsqu'ils ont atteint le poids de 2,1 kilos (pour les poulettes) et 2,35 kilos (pour les coqs). Les poussins à élever, il les reçoit une journée après leur éclosion et ils sont gardés dans les poulaillers pendant 40 jours.

Pour M. Lamy, que L'ÉCHO a rencontré il y a quelques jours, que représente «la grippe aviaire», dont on entend tellement parler, cette maladie qui a pris son origine en Asie, plus spécifiquement au Viêt-Nam ?

«Je n'ai pas peur mais il faut être plus vigilant. On contrôle au maximum ce que nous pouvons. Nos règles d'hygiène sont strictes. Il existe toujours une certaine inquiétude, c'est certain, mais c'est certain que nous n'avons aucun contrôle sur ce qui se passe en Asie. Nous recevons de la documentation de la Fédération de producteurs de poulet du Québec sur le sujet. Nous en prenons connaissance et nous appliquons dans nos poulaillers toutes les règles de sécurité possibles. Si nous ne pouvons contrôler parfaitement l'extérieur de nos poulaillers, pour diverses raisons, nous pouvons le faire pour ce qui est de l'intérieur de ceux-ci. C'est ce que nous faisons. Nous ne prenons rien à la légère mais nous ne paniquons pas non plus.», de dire M. Lamy. «Par exemple, si le virus la grippe aviaire était transporté chez nous par la voie des airs, ce serait plus difficile pour les aviculteurs d'appliquer un contrôle parfait. Pour le moment, nos méthodes d'élevage et les précautions que nous prenons au point de vue de l'hygiène dans nos poulaillers répondent aux normes et font le travail», de préciser M. Lamy.


Luc Lamy dans un environnement qu'il connaît et contrôle
parfaitement un de ses poulaillers. Photo, Jean-Paul Plante

Que fait-on ?

Après chaque élevage, les poulaillers sont nettoyés et désinfectés de fond en comble. Il y a 16 jours d'attente avant de recevoir un nouvel élevage, de mentionner M. Lamy.

Par mesure de prudence et d'hygiène, on fait appel à l'exterminateur qui fait le tour des poulaillers et ce, une fois par mois. Pour ce qui est de M. Lamy, il visite ses poulaillers deux fois par jour afin de s'assurer que tout est conforme.

N'entre pas qui veut et comme il le veut dans les poulaillers. Des règles d'hygiène très strictes existent et elles sont appliquées rigoureusement par M. Lamy. «Il faut éviter les risques de contagion».

Le contrôle de la température, de la ventilation, de la distribution de la moulée et de l'eau se fait de façon automatisée. En cas de panne d'électricité, d'immenses génératrices entrent en action quelques secondes à peine après la panne. «Nos poulaillers sont équipés de façon à ce que les poulets croissent en tout confort», de dire M. Lamy.

En terminant, l'aviculteur d'Yamachiche signale que depuis novembre 2005, dans l'industrie avicole, le gouvernement oblige ceux qui font de petits élevages à confiner leurs sujets à l'intérieur afin d'éviter les risques de contamination qui pourrait se traduire en épidémie ou en pandémie. «Si tous les petits éleveurs prennent les précautions nécessaires et que les plus gros éleveurs font de même en observant toutes les règles d'hygiène tout en appliquant une grande vigilance, notre degré de crainte et d'incertitude face à la grippe aviaire sera mois élevé et toute la population s'en portera mieux», de conclure l'expérimenté aviculteur d'Yamachiche.

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