Le Nouvelliste 26 janvier 2006

CHEZ ALIMENTS LUCYPORC

Fausse alerte à la bombe

Les 170 employés ont dû être évacués pendant deux heures

Nancy
Massicotte

Trois-Rivières — Une alerte à la bombe a été à l'origine de tout un branle-bas de combat, hier matin, à l'abattoir Aliments Lucyporc de Yamachiche.

Les quelque 170 employés de l'usine de transformation ont en effet été évacués pendant plus de deux heures à la suite d'un appel à la bombe logé au 911. À 7 h 50 précisément, le service d'urgence a reçu un appel disant qu'il y avait un engin explosif dans l'usine, située sur le chemin Canton sud.

nancy.massicotte@lenouvelliste.qc.ca  

Les policiers de la Sûreté du Québec se sont immédiatement rendus sur place et ont établi un périmètre de sécurité. Les employés de l'abattoir ont alors été évacués et relocalisés dans l'industrie voisine. Pendant ce temps, une fouille a été effectuée dans l'usine mais rien n'a été retrouvé, ni même une boîte vide donnant l'apparence d'un colis

À 10 h 15, les employés étaient donc invités à retourner à l'usine et à reprendre leurs activités. Cependant, certains d'entre eux ne cachaient pas leur inquiétude et leur frustration. Il semble que le climat de travail au sein de l'entreprise ne soit pas excellent, bien que cette information ait été démentie par d'autres employés.

Ainsi, selon Carol Larrivée, responsable de la santé et de la sécurité au sein du syndicat, le plan d'évacuation de l'entreprise présente des failles importantes. «Nous savions qu'il y avait une alerte à la bombe mais il a fallu attendre 12 à 15 minutes avant que l'avis d'évacuation ne soit donné. Les patrons nous ont obligés à terminer notre travail sur la chaîne. Nous avons ensuite dû changer de vêtements et de souliers avant de pouvoir sortir. Imaginez s'il y avait eu une vraie bombe. Nous serions tous morts», a-t-il raconté.

 


PHOTO: STÉPHANE LESSARD
Carol Larrivée, responsable de la santé et de la sécurité au sein du syndicat, reproche à la direction de l'usine de ne pas appliquer le plan d'évacuation

Toujours selon M. Larrivée, le syndicat demanderait depuis des années à l'employeur l'application du plan d'évacuation mais sans succès. Il croit que le climat de travail et les congédiements fréquents pourraient expliquer cette fausse alerte à la bombe. «Il y a un très bon roulement de personnel. La sélection des employés n'est peut-être pas très rigoureuse. J'ai été embauché il y a 28 mois. Mon numéro d'employé était dans les 900. La compagnie est maintenant rendue au numéro 3400 environ», a-t-il ajouté.

Quant au directeur de l'abattoir, Denis Levasseur, il a catégoriquement refusé de commenter.

Une enquête est présentement menée par la Sûreté du Québec afin de retracer le ou les auteurs de l'appel logé au 911. Selon l'agent Pierre Rivard, affecté aux affaires publiques à la SQ, rien ne laisse croire que cet abattoir était problématique.




PHOTO: STÉPHANE LESSARD
L'abattoir Aliments Lucyporc a été évacué, hier, lors d'une alerte à la bombe qui s'est avérée non fondée.

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