Le Nouvelliste 3-4 décembre 2005

Le missionnaire de la motoneige

Pierre Pellerin écrit un livre pour sauver l'histoire de sa passion

Nancy Massicotte
nancy.massicotte@lenouvelliste.qc.ca

Yamachlche — La région a déjà son père de la motoneige en la personne de Paul Gélinas; elle a maintenant son missionnaire de la motoneige.

 Pierre Pellerin de Yamachiche possède non seulement une soixantaine de motoneiges de collection mais il vient également de publier un outil de référence sur la motoneige aux Éditions de l'Homme. Son recueil de 600 pages, intitulé Histoire de la motoneige. Le sentier qui se perd a été lancé au Salon du livre de Montréal il y a deux semaines.



PHOTO: OLIVIER CROTEAU
Déjà propriétaire d'un musée de la motoneige à Yamachiche, Pierre   Pellerin vient également de publier un livre relatant l'histoire de la motoneige.

«Ce livre, je l'ai écrit pour sauver l'histoire. De la motoneige, j'en mange. Depuis 1967, j'accumule des documents et des magazines à tel point que je suis devenu l'un des plus gros archivistes de la motoneige en Amérique. Or, je constate que l'histoire de la motoneige est méconnue. Il y a tant de faits et de marques qui ont été oubliés», explique M. Pellerin.

En 2000, il a donc commencé à écrire un livre. «Au début, je l'écrivais pour moi, sur l'ordinateur. Je travaillais cinq heures par jour, et ce, pendant cinq ans. En cours de route, j'ai envoyé mon travail aux Éditions de l'Homme. Juste pour savoir. Une semaine plus tard, le président me rappelait pour me rencontrer», raconte avec fierté M. Pellerin.

Le livre, qui regroupe pas moins de 3000 photos et illustrations, raconte l'histoire de la motoneige d'hier à aujourd'hui à travers 320 modèles, dont une cinquantaine seulement qui sont québécois. «On a tort de penser que la motoneige est un fait québécois. On en retrouve partout dans le monde. Aujourd'hui, 80 % du marché est situé aux États-Unis. Le Québec ne représente que 20 %», ajoute-t-il.

Or, ce livre est surtout l'aboutissement d'une passion qui a débuté il y a bien longtemps dans sa jeunesse. «Pour moi, la motoneige c'est la liberté. Avec ces machines, on peut aller n'importe où, hors des sentiers battus. Ce n'est pas sans raison que je suis pilote d'avion», indique M. Pellerin.

Au fil des années, il a commencé à reconditionner des motoneiges de collection glanées un peu partout dans le monde. Lorsqu'il les achète, elles sont souvent inutilisables. À force de persévérance, il réussit à les rebâtir morceau par morceau et à les rendre fonctionnelles.

Aujourd'hui, il en possède 65 dont la valeur varie entre 1000 $ et 15 000 $US chacune. La «machine» dont il est le plus fier date de 1927. C'est également son modèle le plus ancien. Il s'agit d'une Eliason, construite aux États-Unis. Elle fonctionne avec un moteur de bateau et une chaîne de vélo.

Sa collection compte également de nombreux modèles rares datant des années 50, 60 et 70. Les motoneiges ont été regroupées dans un musée situé derrière sa résidence.

Or, sa passion lui demande tellement de temps et d'énergie qu'il n'a même plus de temps pour pratiquer cette activité. «J'ai une compagnie de location de motoneiges et comme je suis occupé, c'est rare que je fais de la randonnée. Je ne me plains pas. Au fond, je suis comme un alcoolique: je me dis toujours que c'est le dernier modèle que je remonte mais je n'arrête jamais», conclut-il,  

___________________

(CLIQUEZ ICI POUR FERMER LA FENÊTRE)