En plus d'une vingtaine de carcasses de
voitures abandonnées qui devront être retirées par de la
machinerie spécialisée, ils ont découvert quelque 300 pneus
et 187 tonnes de métal. Ironie du sort, ils se sont fait
voler de cette ferraille qu'ils avaient retirée de l'eau,
comme quoi le déchet de l'un peut être la richesse de
l'autre.
C'est donc une équipe qui a gagné ses
épaulettes. «Il fallait travailler les pieds dans l'eau,
avec des manches longues et des filets, car il y avait des
moustiques en abondance. Les moustiques de la ville ne sont
rien à côté de ce qu'il y avait là. Et on trouvait souvent
des araignées. Et pas des petites», raconte Pierre Isabelle,
agent d'intégration des jeunes participants. Il fallait,
dans bien des cas, monter tous ces déchets, à bout de bras
jusqu'au bord de l'autoroute pour que les camions viennent
les récupérer. Il aura fallu 24 voyages de camions dix roues
pour s'en débarrasser. Et tout cela, bien sûr, au beau
milieu des caprices de Dame nature: chaleur humide, soleil
de plomb ou pluie.
Mais le projet Compétences-action n'était
pas seulement voué au nettoyage de la rive nord du lac
Saint-Pierre. Il comportait aussi un volet d'intégration
socioprofessionnelle pour ces jeunes sans revenu. L'idée
consistait à leur donner une bonne expérience de travail et
de les inciter à trouver un nouveau travail par la suite ou
de réintégrer les bancs d'école. Jean-Marc Vallières, un des
participants, raconte que cette expérience lui a donné ce
qu'il manquait dons son curriculum vitae pour intéresser les
employeurs.
Pour encourager les jeunes à persévérer, le travail sur
les berges du lac Saint-Pierre a été agrémenté de cours
(santé et sécurité au travail, maniement de la scie à
chaîne, gestion de budget, survie en forêt, secourisme,
biologie des reptiles, etc.), de stages en milieu de
travail, de sorties et de travaux plus intéressants.
Après avoir reçu la formation nécessaire, les jeunes ont
donc pu réaliser un inventaire des amphibiens et des plantes
du secteur d'intervention et ils ont procédé à une
plantation d'arbres. Ils ont aussi été invités à suivre
plusieurs stages dans des entreprises de la région afin
d'explorer divers domaines susceptibles de les stimuler à
retourner aux études ou au travail: agriculture,
coopératives, secteur automobile, organismes
sociocommunautaires, cuisine, fabrication de meubles, etc. |
PHOTO: STÉPHANE LESSARD
De gauche à droite, à l'avant: Jackie
Guillemette-Noël, Diane Gadebois et Audrey Allard,
participantes; à l'avant: Pierre Isabelle, agent
d'intégration, Patricia Gérin-Lajoie et Jean-Marc Vallières,
participants, tenant une version de petite taille des
panneaux de sensibilisation qui seront installés le long de
l'autoroute 40. |