Sylvain Francoeur
Le président du club de course à
pied Milpat a fait de l'entraînement physique son mode de vie
Avec ses 5 pieds et 3 pouces et ses
119 livres, Sylvain Francoeur, président du club de course à pied
Milpat, est la preuve vivante qu'il n'est pas nécessaire d'être bâti
comme une armoire à glace pour bien réussir dans le sport.
Originaire de Saint-Tite où ses parents ont
déménagé en 1969, il se souvient d'avoir fait du sport, tout jeune.
«J'ai commencé à jouer au hockey et au baseball à l'âge de 10 ou
12 ans. Au secondaire, j'ai adhéré au basketball. Pendant quatre
années, j'ai fait les compétitions interscolaires dans les
catégories cadet, juvénile et benjamin. J'étais monteur de balle. En
secondaire 5, quand les autres ont commencé à grandir, moi je n'ai
pas suivi... C'est alors qu'André Perreault, professeur d'éducation
physique à Saint-Tite, m'a fortement poussé vers la course à pied.
On peut dire que c'est lui qui m'a découvert», a raconté l'athlète.
À la suite des conseils du prof Perreault, Sylvain
Francoeur a participé à une première compétition de Cross & Country,
à l'école Val-Mauricie. «Mal préparé, j'ai terminé 27e sur 54. Il y
a 20 ans, il n'y avait pas de club d'athlétisme à Saint-Tite. Notre
groupe avait donc choisi d'aller faire des compétitions à Shawinigan
et La Tuque. En 1987, au cégep, j'ai décidé de m'entraîner par
moi-même. On m'a invité à joindre le club VO2 Max et j'en ai été le
président en 1991 et 1992. C'est en 1994 que j'ai joint le club
Milpat», a poursuivi M. Francoeur.
Selon le spécialiste, si la course à pied a connu
son apogée, au Québec, à la fin des années 80, une chute dramatique
est survenue au début des années 1990. «À la fin des années 80, on
aurait dit que tout le monde courait au Québec. Le club Milpat a eu
jusqu'à 300 membres. Puis, à cause de l'entraînement qui n'était pas
encadré et aussi des nombreuses blessures qu'on ne savait pas
comment traiter, ce fut le déclin. Sur les quatre clubs de la
Mauricie, il ne restait plus que le Milpat qui n'avait alors que
23 membres. J'ai accepté la présidence et à la mi-août dernier, nous
avons accueilli notre 100e membre, soit Bruno Desrochers», a
poursuivi celui qui dirige le Milpat, depuis sept ans.
Il y a cinq ans, Sylvain Francoeur a créé le site
Internet www.milpat.ca. Ce site est devenu la référence par
excellence pour la course à pied au Québec. «Je pense que c'est
devenu très complet. Je fais une mise à jour quotidienne. Je raconte
le déroulement de chacune des 10 courses que nous organisons dans la
région, je fournis les résultats et je donne le calendrier des
événements à venir», a dit celui qui, ces dernières années, consacre
plus de temps à l'organisation des compétitions qu'à son
entraînement personnel. «C'est le sacrifice que j'ai choisi de
faire. Je me suis déjà entraîné jusqu'à 15 heures par semaine et
maintenant, c'est environ quatre heures. J'ai 17 participations à
des marathons. En 2001, j'ai fait le championnat canadien de course
sur route. Mon meilleur temps pour un marathon a été réalisé à
Ottawa, en 2001, soit 2 h 40 et 41 secondes. Au même marathon, j'ai
terminé 11e, en 1994», a signalé le coureur invétéré.
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Photo: Krystine buisson
Sylvain Francoeur |
Sylvain Francoeur dit s'entraîner un peu partout.
«Tout ce qui est rue et route. Toutefois, j'affectionne bien courir
dans les rues entourant le pavillon des humanités. C'est
probablement parce qu'on sent qu'il y a de la vie dans ce secteur.
Souvent, on voit des jeunes qui y jouent au baseball ou au
football», a-t-il expliqué.
Bien qu'il ne soit pas et qu'il ne veuille pas se
prendre pour un spécialiste d'éducation physique, Sylvain a mis au
point un programme de course, en alternance avec la marche, pour le
débutant désireux de faire du jogging. «C'est lorsque je revenais
d'une blessure et que je recommençais l'entraînement que j'ai
peaufiné cette méthode. Elle s'échelonne sur six semaines. Je l'ai
proposée à d'autres coureurs et ça marche», a-t-il dit.
Pharmacien et père de famille
Tout comme sa compagne de vie, Jocelyne Plante,
qu'il a rencontrée à la fin de ses études à l'Université Laval,
Sylvain Francoeur est pharmacien. «Je suis pharmacien depuis 13 ans.
Au début, je travaillais à trois pharmacies, mais aujourd'hui, je
suis une journée à la pharmacie Jean-Marc Désilets à Trois-Rivières
et le reste du temps à la pharmacie de Maurice Biron, dans le
secteur de Pointe-du-Lac. Mon épouse est à la Pharmacie Jacob, à
Trois-Rivières. J'ai été attiré par le domaine de la santé parce
que, dans ma famille, mon grand-père et deux oncles étaient
médecins. J'avais aussi des cousines qui étaient pharmaciennes», a
appris M. Francoeur.
L'athlète de Pointe-du-Lac aujourd'hui âgé de 36 ans est
reconnaissant envers le professeur d'éducation physique Yvon Fiset,
de qui il dit avoir suivi ses premiers programmes d'entraînement.
Le coureur de 36 ans possède deux bonnes raisons
expliquant le ralentissement de son rythme d'entraînement, soit les
naissances d'Élodie et d'Anthony qui ont 2 et 1 an. «Je veux être
proche de mes enfants. J'ai toutefois l'intention de m'entraîner
plus intensément, cet hiver, au CAPS de l'UQTR. Naturellement, un
athlète veut toujours battre ses propres records. Il faut cependant
être réaliste quand on sait qu'un athlète connaît ses sommets entre
27 et 33 ans», a admis M. Francoeur.
Le président du Milpat est bien fier des récents
succès de Richard Tessier, un membre du club. Il fonde aussi
beaucoup d'espoir en Philippe Renaud. «Il est très, très fort. S'il
continue à progresser de la façon actuelle, les records de Richard
Tessier vont tomber. Philippe a de quoi retenir du fait que son
père, Guy, était et est toujours un coureur redoutable», a confié
celui qui rappelle que la course à pied est la base de tous les
sports. «Ça augmente le cardio-vasculaire. Les boxeurs, les
canotiers font du jogging. Même Jacques Villeneuve. C'est accessible
à tous et ça demande moins de temps que la marche», a conclu Sylvain
Francoeur.
«Sylvain Francoeur est celui qui a ressuscité la
course sur route en Mauricie. Il est un des
fondateurs de la Coupe VO2 Max tout comme du
marathon Marcel-Jobin de Yamachiche.
Président depuis sept ans, il est l'âme du club
Milpat. Il a monté de toutes pièces le site
Internet du Milpat qui est fréquenté par 7000 à
8000 visiteurs par semaine. Des bénévoles de sa
qualité sont rares de nos jours et je me demande
ce qu'on ferait si on ne l'avait pas.»
— Réjean Dubord, ancien président du club Milpat |
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«Du côté sportif, Sylvain Francoeur est un grand
bénévole. C'est un athlète qui travaille pour l'intérêt de toute la
communauté. Il y a 4 ou 5 ans, il s'entraînait dans les mêmes
chronos que Richard Tessier. Il faisait le marathon en 2 h 42 C'est
lui qui a fait les démarches pour la mise sur pied du marathon de
Yamachiche qui porte mon nom. Si le club Milpat est actuellement un
des plus florissants au Québec, Sylvain
Francoeur en est le principal responsable.»
— Marcel Jobin, coureur de renom et membre du club Milpat |
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«Sans aucun doute, Sylvain Francoeur est un
bénévole exceptionnel en Mauricie. Il n'y a pas
beaucoup de gens qui mettent autant d'énergie et
autant d'effort pour la course à pied. Il est la
référence de la course à pied, au Québec. En
région, il est impliqué d'une façon ou d'une autre
dans l'organisation des courses à pied. Des
bénévoles de son calibre, il n'y en a pas des
tonnes et la course à pied va avoir du trouble
quand il va se retirer.»
— Richard L'Heureux, journaliste à la télévision de Radio-Canada
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