Le Nouvelliste 30 octobre 2005

Édition spéciale 85 ans à votre image !

Le chef Bellemare: 30 ans de service et de dévouement

1945-


Alide Bellemare

En février 1945, Le Nouvelliste soulignait les 30 ans de carrière du chef du service de police de
Trois-Rivières, Alide Bellemare. «À titre de simple constable, pompier, sergent, capitaine ou chef du corps trifluvien, il fut plus que tout autre mêlé à l'avancement de notre ville», écrivait le journaliste qui résumait ainsi les motivations du chef: «servir et se dévouer».

Natif de Yamachiche, Alide Bellemare avait intégré le corps de policiers-pompiers de Trois-Rivières en 1915, devenait capitaine en 1921, puis chef en 1934. «On lui doit, grâce au prestige dont il a toujours joui auprès du conseil municipal, d'avoir modernisé l'équipement du service des incendies», notait-on en mentionnant l'acquisition de la grande échelle, du camion-pompe et d'une autre voiture-échelle, entre autres, sous le règne du chef Bellemare.

Étaient également citées dans les réalisations de ce dernier l'amélioration de la circulation grâce à l'installation de «signaux automatiques et lumineux» en 1935, et l'instauration du système d'enregistrement des bicyclettes en 1937, pour enrayer une épidémie de vols de vélos.

En 1944, le chef Bellemare avait mis sur pied le mouvement des brigadiers scolaires. «Après onze ans, le chef peut se féliciter de n'avoir pas eu un seul enfant blessé à la sortie des écoles. C'est là l'un de ses plus beaux titres de gloire», soulignait l'article.

Il semble qu'Aude Bellemare ait aussi participé à redorer l'image de la police à son époque. «Plus que tout autre, il a contribué à tuer la légende qui faisait des policiers des "croque-mitaines" ou des "bonhommes sept-heures"», peut-on lire. Le chef aurait particulièrement cherché à conquérir l'estime des enfants, en leur apprenant que la police était une «bonne fée» plutôt qu'une menace.

Le chef avait à coeur les bonnes mœurs. «Nous savons que depuis l'époque où il était capitaine, il fut toujours l'ennemi acharné du vice et des maisons de prostitution. Nombre de prostituées professionnelles et d'agents du vice commercialisé ont dû s'exiler de notre ville devant l'énergie déployée par l'escouade des moeurs de la police municipale dirigée par le directeur Bellemare», affirmait le journaliste.

Dans ce texte paru le ler février 1945, à l'invitation du reporter, Alide Bellemare relatait quelques souvenirs d'interventions marquantes pendant sa carrière. Il parle entre autres d'une occasion, en 1919, où deux autres hommes et lui avaient été envoyés pour rétablir l'ordre à bord d'un «train d'émigrés» à
Sainte-Anne-de-la-Pérade.

«Il fallut jouer du poing et du bâton, le sang coula... mais la paix finit par se rétablir et nous avons quitté le train à Berthier», racontait M. Bellemare. L'arrestation d'une bande organisée semant la terreur, déguisée en constables, en 1927, est aussi gravée dans la mémoire d'Alide Bellemare: «Après 14 jours de surveillance étroite, je réussis, avec l'aide d'un Trifluvien déguisé en femme, à pincer la bande».

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