Le Nouvelliste 31 octobre 2005

L'éco-centre mobile fait sa première sortie
Les vieux ordinateurs et les pneus usagés prennent la route de la récupération

Josiane Gagnon
josiane.gagnon@lenouvelliste.qc.ca

Grandes-Piles — Ordinateurs et pneus usagés ont pris la route de la récupération samedi à Grande-Piles. Les citoyens ont été nombreux à profiter de la première sortie de l'éco-centre mobile afin de donner une seconde vie à leurs vieilleries. Une heure après le début de la collecte, les deux contenants de type roll-off et le camion de transport se remplissaient peu à peu. Une dizaine de citoyens y avaient déjà collaboré.

L'objectif: recueillir tout ce qui n'a pas sa place au dépotoir. «Les écrans d'ordinateur de 14 pouces, par exemple, ne sont pas rachetés par les magasins d'informatique, car ils sont trop petits. Mais si ça se retrouve dans l'environnement, il y a beaucoup de mercure et de plomb. C'est très néfaste», explique le vice-président de Conseil RVC, Normand Lapointe. La coopérative dont fait partie M. Lapointe a été mandatée par la Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie afin de lancer le projet.


PHOTO OLIVIER CROTEAU
Tout ce qui n'était pas destiné au dépotoir était le bienvenu samedi à la première sortie de l'éco-centre mobile à Grandes-Piles. On reconnaît ici Normand Simoneau qui fait sa part pour l'environnement.

Gilles Mercure est venu de Saint-Tite pour se départir de son matériel informatique désuet. «Ça me faisait mal au coeur de jeter ça aux ordures. Ça aurait été facile de tout mettre au chemin, mais ce sont de petits gestes comme ça qui changent les choses», considère-t-il.

De son côté, Alide Larivée a fait don de son aspirateur qui lui a rendu un fier service, certes, mais qui a été remplacé par un aspirateur central. «Il ne faut pas jeter n'importe quoi. Il y en a toujours assez dans les sites d'enfouissement», dit-il. D'autres y ont vu l'occasion de se débarrasser écologiquement des feuilles mortes ramassées au râteau. «Les feuilles génèrent du lixiviat dans un site d'enfouissement et prennent de la place inutilement. Nous sommes mieux d'en faire du compost», assure Normand Lapointe.

Trois éco-centres recueillent en Mauricie les articles recyclables qui ne vont pas dans le bac de récupération. Ils sont situés à Trois-Rivières, à Shawinigan et à Saint-Étienne-des-Grès. C'est la première fois cependant que l'éco-centre vient au citoyen. Cette formule est à l'essai et sera répétée au garage municipal de Yamachiche le 12 novembre de 10 h à 16 h.

Au cours de la journée, samedi, les données sur les participants ont été soigneusement compilées afin de déterminer d'où ils viennent. Et quelle distance ils sont prêts à parcourir pour soulager leur conscience environnementale.

«Quand les gens doivent se déplacer, ils participent moins. Quand ils sont à plus de cinq kilomètres, le taux chute drastiquement», soutient Normand Lapointe.

En parallèle du projet d'éco-centre mobile, la régie souhaite former des experts en valorisation des matières recyclables et réutilisables. Le programme aurait plusieurs mérites: donner du travail à des personnes qui ont de la difficulté à en trouver et permettre la séparation des composantes des objets recyclés, comme les métaux d'un vieux four.
La régie pourra donc obtenir un meilleur prix en revendant ces matériaux, ce qui financerait une partie du projet..

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