Le Nouvelliste 1octobre 2005


PHOTO: KRYSTINE BUISSON

Les enquêteurs ont passé la journée d'hier à reconstituer les événements de jeudi soir.

«Depuis trois semaines, son attitude n'était plus la même»

Gilles Lamy aurait été atteint mortellement par un projectile tiré par un membre du Groupe d'intervention tactique de la Sûreté du Québec

Yamachiche

JOSIANE GAGNON

L'homme abattu par les policiers jeudi soir à Yamachiche est finalement mort de ses blessures. Gilles Lamy, 62 ans, a été touché par balle après s'être barricadé avec une arme à l'intérieur de sa maison durant plus de 24 heures. Son décès a été constaté à l'hôpital à 21 h 30 jeudi.

Le coup fatal a été tiré au moment où le Groupe d'intervention tactique de la Sûreté du Québec menait une opération pour mettre fin au siège.

Par souci de transparence, l'enquête a été confiée au Service de police de la Ville de Montréal. Les policiers ont passé la journée d'hier à reconstituer la scène. Ils ont finalement quitté vers 17 h.

Des expertises balistiques seront effectuées au cours des prochains jours pour déterminer si l'arme de M. Lamy était bien celle qui a tiré les coups de feu en direction de voisins mercredi soir.


PHOTO: SYLVAIN MAYER
L'épouse de Sylvain Leblanc, Annie Buisson, faisait du ménage dans le bureau quelques secondes avant qu'une balle ne transperce le mur.


PHOTO: SYLVAIN MAYER
La résidence de Sylvain Leblanc a été la cible de coups de feu mercredi soir. Un peu plus à gauche et il aurait été atteint d'une balle.

Plusieurs hypothèses sont étudiées présentement pour expliquer le comportement de l'homme. «Il est possible qu'il avait des problèmes mentaux»,mentionne le relationniste du Service de police de Montréal, Laurent Gingras.

Depuis trois semaines, son attitude n'était plus la même, soutient un voisin, Henri-Georges Beaudoin. «Il ne sortait plus. Il ne voulait pas se faire soigner ni aller à l'hôpital. D'habitude, on lui gardait Le Nouvelliste et il venait le chercher tous les deux jours. Mais il ne venait plus», explique-t-il.

Mercredi soir, un autre voisin, Sylvain Leblanc, a compris que quelque chose n'allait pas chez M. Lamy. Il s'affairait à débroussailler son terrain lorsque des coups de feu ont été tirés dans sa direction à partir d'une fenêtre de la maison d'à côté.

Les deux premiers coups de feu le visaient probablement personnellement, croit-il. L'un d'eux a finalement transpercé le coin de sa propriété. Quelques pouces un peu plus à gauche et il le recevait directement.

Son épouse aurait bien pu aussi être blessée sérieusement. Elle faisait du ménage dans le bureau lorsqu'elle en est sortie quelques secondes pour aller récupérer un chiffon, oublié dans une autre pièce. C'est à ce moment que la balle a fait éclater le clavier de l'ordinateur.


PHOTO: KRYSTINE BUISSON
Le groupe tactique d'intervention de la Sûreté du Québec a fait appel à un véhicule blindé pour mener ses opérations.
«Le clavier pendait par son fil, et les touches étaient brisées, mais il n'était pas tombé. Puis, nous avons vu une traînée de poudre sur le bureau et un trou dans le mur», raconte M. Leblanc

Puis, ils sont sortis à l'extérieur, où une seconde balle a été tirée vers eux. Mais ils n'ont pas été touchés. Ils ont ensuite contacté le
9-1-1, et un autre coup de feu a été entendu à ce moment.

M. Leblanc et son épouse s'en sont finalement sortis sans blessure. Malgré les événements, Sylvain Leblanc n'en veut pas à Gilles Lamy. «Je n'ai pas dé rancune envers ce gars-là. On se pense tous bien fins, mais des fois, un événement arrive et tout bascule.»

Mercredi, le bruit de la débroussailleuse a peut-être fait sortir M. Lamy de ses gonds, estime-t-il. «Il commençait à faire noir. Il croyait peut-être que c'était la nuit.» Auparavant, ses relations avec son voisin étaient cordiales. «Il nous envoyait la main. Je n'avais jamais eu de problème avec lui», souligne M. Leblanc.

 Hier, les résidants évacués ont pu regagner leur résidence après avoir quitté d'urgence mercredi soir


josiane.gagnon@lenouvelliste.qc.ca 

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