Le Nouvelliste 5 avril 2005

Sur un pied d'alerte

Plusieurs rivières ont atteint un niveau inquiétant au cours des derniers jours

MARIE-EVE LAFONTAINE
Trois-Rivières

Plusieurs municipalités sont sur un pied d'alerte depuis quelques jours en raison du niveau élevé des rivières. La Sécurité civile était confiante, hier, que la situation se stabilise, mais comme Dame nature est imprévisible, les cours d'eau de la région demeurent sous haute surveillance.

«Un peu partout, tant sur la rive nord que sur la rive sud, il y a eu des problématiques, mais c'était des débordements sur des routes ou dans des sous-sols. Il y a des embâcles dans à peu près tous les secteurs. Toutefois, il n'y a pas eu d'inondations majeures comme on en a vu à
Notre-Dame-de-Montauban par exemple», mentionne M. Gilles Bédard, directeur régional de la Sécurité civile.

La municipalité de Yamachiche a été particulièrement touchée alors qu'une cinquantaine de résidants ont passé la nuit de dimanche à hier les deux pieds dans l'eau à pomper l'eau de leur sous-sol à cause du débordement de la Petite rivière Yamachiche.

À Sainte-Anne-de-la-Pérade, la rivière Sainte-Anne a fait des siennes occasionnant la fermeture de la route 354 en direction de Saint-Casimir. Hier matin, la route était recouverte d'environ un pied d'eau et de plusieurs morceaux de glace. Elle a été partiellement rouverte en soirée. L'aéroglisseur de la garde côtière a d'ailleurs été à pied d'oeuvre sur la rivière Sainte-Anne afin de briser les deux ou trois embâcles qui s'étaient formés en amont de la municipalité. Toutefois, la glace a bloqué à l'embouchure. L'aéroglisseur devrait donc y retourner ce matin lorsque la marée sera haute.

À part la 354, d'autres routes étaient sous la loupe du ministère des Transports hier. «Des routes sont surveillées. Il y a de bonnes accumulations d'eau, mais les véhicules réussissent quand même à bien circuler notamment sur la route 349 à Saint-Alexis-des-Monts ainsi que sur les routes 138 et 153 à Yamachiche», explique Mme Brigitte Blais, porte-parole du ministère des Transports. La route 159 à Saint-Tite a également été fermée à la circulation pendant quelques heures au cours de la journée de dimanche.

 
PHOTO: STÉPHANELESSARD
La rivière Sainte-Anne a également fait des siennes hier. La route 354 a été fermée à la circulation toute la journée. L'aéroglisseur de la garde côtière a permis de limiter les dégâts.


PHOTO: FRANÇOIS GERVAIS
Une cinquantaine de sous-sols ont été inondés à Yamachiche dans la nuit de dimanche. Luc Brousseau a réussi à limiter les dégâts grâce à ses trois pompes

Même s'il n'y avait pas de problématiques particulières, plusieurs municipalités avaient à l'oeil le niveau de leur rivière hier. À Louiseville notamment, les autorités municipales surveillaient de près la rivière du Loup. «L'eau est très haute, mais ce n'est pas une situation critique. Tant la Grande que la Petite rivière (du Loup) sont sous surveillance. Le problème c'est que le fleuve monte de plus en plus et on n'a pas de contrôle là-dessus», explique M. Martin Croteau, directeur des permis, de l'urbanisme et de l'environnement à la Ville de Louiseville.

La Sécurité civile demeurera également aux aguets au cours des prochains jours, une surveillance accrue étant donné que la pluie continue à tomber sur la région. «On risque d'avoir les contrecoups de la pluie d'aujourd'hui (hier), demain (aujourd'hui) et mercredi. On en a pour au moins 24 à 48 heures, à faire une surveillance étroite des différents cours d'eau jusqu'à temps qu'ils soient libérés de leur couvert de glace», explique M. Bédard.

Centre-du-Québec

Au Centre-du-Québec, pour ce qui est de la portion de la route 132 entre Saint-Grégoire et Nicolet, qui avait été fermée dans la journée de dimanche en raison de fortes accumulations d'eau, elle a été rouverte à la circulation tôt hier matin. Il y a eu quelques débordements dans plusieurs municipalités notamment à Saint-Célestin et Pierreville.

Dès vendredi, sur la rivière Nicolet, l'aéroglisseur avait dû intervenir pour briser un embâcle. Il a également procédé au déglaçage des rivières Saint-François et Yamaska au cours de la fin de semaine et hier.

Toutefois, à Saint-Nicéphore, la rivière Saint-François a débordé, dimanche soir, nécessitant l'évacuation de 11 résidences. Les gens ont pu réintégrer leur maison au cours de la journée d'hier.

À Sainte-Brigitte, c'est la rivière Nicolet qui est sortie de son lit. Trois résidences ont été évacuées dimanche, mais l'embâcle a fini par céder. «Dans la plupart des cas, ce sont des embâcles qui se forment spontanément et quand la pression augmente, les embâcles se défont», précise M. Bédard. Selon ce dernier, il est difficile de prédire si la situation va continuer à s'améliorer.

«Normalement, tout devrait rentrer dans l'ordre, mais cela dépend aussi des conditions météorologiques. On est susceptible de connaître encore des petits problèmes un peu partout sur le territoire, mais pour l'instant on n'envisage pas de problématiques sérieuses comme des inondations majeures à moins d'un embâcle important. Et un embâcle, c'est toujours un peu imprévisible.»
 

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