L'Écho 6 février 2005

«CULTIVER LA PRÉVENTION»
EN MILIEU AGRICOLE: INCONTOURNABLE !


Jean-Paul Plante
La salle des délibérations du conseil d'Yamachiche était bondée, le 28 janvier dernier. La raison de ce rassemblement était de la plus grande importance: les incendies à la ferme.

«La prévention, je la cultive» est le thème qu'ont développé le ministre de la Sécurité publique du Québec, M. Jacques Chagnon;la ministre déléguée aux Transports et ministre responsable de la Mauricie, Mme Julie Boulet; la députée de Maskinongé à l'Assemblée nationale, Mme Francine Gaudet; le président de l'Union des producteurs agricoles (UPA) , M. Laurent Pellerin; et le président de l'Association des chefs en sécurité incendie du Québec, M. Serge Tremblay.

Des chiffres

La sécurité incendie sur les fermes du Québec est un élément primordial qui doit préoccuper tous les producteurs agricoles. L'an passé, on a dénombré plus de 200 incendies de fermes au Québec, lesquels ont causé des pertes totalisant 27 millions de dollars.

En Mauricie, 26 fermes ont été détruites par des incendies, en tout ou en partie, occasionnant des pertes de plus de 1,6 million de dollars.

La municipalité d'Yamachiche a été retenue par le ministère de la Sécurité publique pour le lancement d'une vaste campagne de prévention contre les incendies à la ferme.

Pourquoi Yamachiche ? Parce que la Mauricie est une région parmi les plus agricoles sur l'ensemble du Québec. Également parce que la MRC de Maskinongé compte pas moins de 526 entreprises agricoles et que de ce nombre, on en retrouve 112 à Yamachiche. L'endroit était donc fort bien choisi pour lancer cette campagne.

Les règles d'or

Les intervenants ont tous fait remarquer que la cause principale des incendies à la ferme était l'électricité. Trois règles d'or sont à observer chez les producteurs. Tout d'abord, il ne faut pas s'improviser électricien. Il est de beaucoup préférable de faire appel à un maître électricien pour l'exécution de travaux électriques sur les fermés (Chacun son métier).

En second lieu, la vigilance est de mise. Il est suggéré de nettoyer et inspecter régulièrement les installations électriques et de faire remplacer rapidement tout élément défectueux ou détériorer.

Finalement, on recommande de ne jamais utiliser en permanence des appareils ou accessoires électriques conçus pour un usage temporaire (Ce qui est temporaire n'est pas permanent).

Rencontrer les agriculteurs

La campagne de prévention se fera avec la collaboration de l'UPA, d'Hydro-Québec et du ministère de l'Agriculture.

Des rencontres avec les agriculteurs seront tenues partout au Québec. Divers intervenants les sensibiliseront aux causes principales des incendies dans les fermes. Au cours de l'année, de laisser savoir M. Laurent Pellerin, une centaine de rencontres devraient se dérouler.

Par ailleurs, une formation devrait être donnée aux pompiers des municipalités agricoles pour qu'ils soient informés des particularités touchant les bâtiments agricoles et qu'ils puissent ainsi combattre efficacement les incendies de fermes en tout temps.

Le ministre Chagnon a rappelé que bien souvent, lorsque survient un incendie de ferme, c'est le travail de toute une vie qui disparaît. Plus inquiétant encore, il n'est pas assuré que les victimes de ces incendies reconstruisent, ce qui a un effet néfaste sur l'agriculture en général. «En pareil cas, on peut parler de pertes de vies humaines, de vies animales et également de pertes pour l'agriculture en général car les fermes sont maintes fois abandonnées et deviennent en friche», de dire le ministre.

De son côté, M. Laurent Pellerin a laissé savoir que l'UPA, de concert avec le ministère de la Sécurité publique, l'Association des chefs en sécurité incendie du Québec et plusieurs autres partenaires ont travaillé à élaborer des ateliers d'information et qu'on en assurait la promotion auprès des membres de l'UPA de façon soutenue. «Il est essentiel que les producteurs et productrices agricoles adoptent des comportements sécuritaires à la ferme. Depuis plus de 20 ans, l'UPA multiplie les activités de sensibilisation, de formation et de prévention des accidents. La campagne »La prévention, je la cultive» s'inscrit en droite ligne avec cette démarche», de conclure M. Pellerin.

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