Pour prévenir des drames humains

Québec lance une campagne de prévention contre les incendies en milieu agricole

PAULE
VERMOT-DESROCHES
Yamachiche

L'an dernier, au Québec, un peu plus de 200 incendies de fermes sont survenus, totalisant des pertes d'environ 27 millions $. En Mauricie seulement, 26 fermes étaient partiellement ou complètement détruites par les flammes, entraînant des dommages évalués à
1 613 000$.

C'est pour contrer ces statistiques inquiétantes que le ministère de la Sécurité publique a choisi de lancer une vaste campagne de prévention contre les incendies à la ferme. Sous le thème «La prévention, je la cultive», cette campagne provinciale a été officiellement lancée hier à Yamachiche en présence du ministre de la Sécurité publique Jacques Chagnon et de la ministre déléguée aux Transports et ministre responsable de la région, Julie Boulet. La Mauricie étant l'une des régions les plus agricoles du Québec, ce n'est pas pour rien que le ministre a choisi de venir lancer sa campagne ici. Dans le comté de Maskinongé, on compte 526 entreprises agricoles, dont 112 seulement à Yamachiche.

Photo:Stéphane Lessard Le ministre de la Sécurité publique, Jacques Chagnon.

«Les incendies en milieu agricole peuvent parfois causer des dommages matériels, oui, mais il y a plus que ça. Avoir une ferme, c'est souvent l'oeuvre d'une vie. Lors d'un incendie, les bien ne sont pas toujours reconstruits. Les fermes sont souvent abandonnées, les terres redeviennent en friches et finalement, c'est tout le patrimoine agricole du Québec qui est perdant. Et ça, c'est sans parler des pertes de vies humaines», a précisé M. Chagnon.

C'est donc en collaboration avec l'Union des producteurs agricoles, Hydro-Québec et le ministère de l'Agriculture que la campagne a pris son envol et se déroulera toute l'année.

Le but sera de rencontrer le plus grand nombre d'agriculteurs dans la province lors de rencontres organisée avec différents intervenants pour le sensibiliser aux principales causes dei incendies en milieu agricole. En tout une centaine de rencontres devraient avoir lieu cette année. «Souvent, un accident se produit lorsque 3 ou 4 facteur dangereux sont combinés. En éliminant les sources de danger, on diminue le risque d'incendie», a ajouté Laurent Pellerin, président de l'UPA.

Durant ces rencontres, on entretiendra les agriculteurs sur les nombreux détails auxquels on ne pense pas toujours. On leur enseignera aussi les trois règles d'or, soit «chacun son métier», «soyez toujours vigilant» et «ce qui est temporaire n'est pas permanent».

«Un agriculteur ne devrait pas s'improviser électricien. Pas plus qu'une installation temporaire ne devrait être oubliée ou négligée», mentionne Serge Tremblay, président de l'Association des chefs pompiers du Québec, aussi présent au lancement de la campagne.
Du côté des pompiers, une formation spécifique devrait être donnée aux pompiers des municipalités agricoles afin que ces derniers puissent connaître les particularités des nouveaux bâtiments agricoles et ainsi être prêts à combattre les incendies en toutes circonstances, confirme le ministre Chagnon.