OPINIONS DES LECTEURS
 

Une concertation réussie

L'auteure, Claire Lapointe, de Yamachiche, est la représentante des usagers de la Corporation de transports collectifs de la MRC de Maskinongé.

Le transport collectif va me donner la clé qui me permettra de ne pas quitter la région pour retourner à Montréal. En septembre et octobre, mon état d'âme était celui-ci: transport collectif tu démarres ou je pars.

La vie régulière et quotidienne c'est la routine et l'ennui. Surtout à la retraite et sans automobile.

Enfin, j'irai au Centre des femmes l'Héritage, je participerai comme les autres aux réunions qui m'intéressent.

Les victuailles, un menu restreint avec un choix limité d'aliments, c'est assez! Être obligée d'attendre des semaines pour acheter les bottes dont j'ai besoin c'est terminé! L'ennui vint un jour de la monotonie et là j'en avais assez de voir les autres sortir et moi rester collée sur mon siège! Vie plate que l'on ne peut connaître ni vivre lorsque l'on peut s'approcher des centres comme Louiseville pour s'approvisionner du nécessaire!

Pourquoi regarder les circulaires des commerces et devoir les jeter aussitôt lorsqu'on voudrait aller en profiter nous aussi ? Attendre après les autres, voisins ou amis, c'est se préparer à être bien déçu, à vivre de plus en plus l'éloignement et à voir s'implanter un égoïsme que l'on ne pourrait envisager lorsqu'on est habitué à avoir toute en ville!

C'est déjà chose du passé. Je vais pouvoir moi aussi me débrouiller, car le transport collectif est arrivé! Le 29, il va démarrer! Le transport collectif, il me le fallait, ça pressait, j'ai collaboré. Maintenant je suis décidée, dans mon village je vais rester. La vie, la collectivité, ça m'intéresse. Aux restos, aux épiceries, dans les pharmacies et aux quincailleries, moi aussi j'irai! Moi aussi je veux les encourager par l'achat chez nous. Et aux services de santé, lorsque nécessité je verrai, je pourrai facilement frapper.

Cette solitude et cet éloignement durement vécus me rapprochent déjà de tous ceux que je côtoierai. Oui, en cinq ans, de plus en plus, chaque jour j'ai failli mourir d'ennui! J'avais oublié que le transport collectif avait promis d'exister. Au cours du processus, j'ai été agréablement enchantée par la qualité et le degré de conscience sociale des personnes oeuvrant au sein des diverses organisations connexes à cette initiative. C'est une grande richesse pour toute la région. Nous avons ici l'exemple d'une concertation réussie!