Le Nouvelliste 30 novembre 2004


                                                                                                                                   Photo: François Gervais
La circulation dans le carrefour giratoire entre Yamachiche et Louiseville a été
perturbée par la présence de machineries agricoles hier après-midi.

«Quoi de mieux qu'un carrefour
pour tourner en rond?»

Les agriculteurs de Maskinongé ralentissent la circulation à Yamachiche

MARTIN LAFRENIÈRE
Yamachiche

D es producteurs agricoles touchés par la crise de la vache folle ont perturbé la circulation routière hier après-midi en prenant d'assaut le carrefour giratoire de la route 138, entre Louiseville et Yamachiche.

Une soixantaine de producteurs laitiers et bovins de la MRC de Maskinongé étaient sur place. Quatre tracteurs ont tourné sans arrêt dans le carrefour giratoire pendant près de 30 minutes, ce qui a causé un certain ralentissement de la circulation.

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«On veut dénoncer l'inaction du gouvernement dans ce dossier qui dure depuis 18 mois. Quoi de mieux qu'un carrefour giratoire pour tourner en rond?» a déclaré Claude Beauclair, producteur laitier de Saint-Sévère, pendant qu'un producteur personnifiant le curé Labelle était en train d'absoudre des agriculteurs qui s'avouaient coupables de ne pas avoir payé leurs assurances ou leurs fournisseurs, faute de revenus suffisants.

Gaétan Beauclair, producteur laitier de Yamachiche et cousin de Claude, a rappelé l'urgence d'établir un prix plancher pour les bêtes achetées par les abattoirs.

«Le prix a passé de 58 cents à 18 cents d'un seul coup, soit depuis qu'on a découvert le cas de vache folle en mai 2003. Nous, on veut un prix minimum de 42 cents la livre.»

MM. Beauclair ont précisé que le but de cette manifestation n'était pas de perturber la circulation, mais bien de dénoncer la situation que vivent de nombreux agriculteurs. Et les automobilistes qui ont été coincés dans cette ronde agricole étaient plutôt sympathique à la cause des producteurs.

Sébastien Gélinas, de Louiseville, connaît bien le milieu agricole pour avoir déjà oeuvré dans ce secteur. Bien assis dans son véhicule, il attendait patiemment que le cortège se déplace afin de pouvoir avancer.

«Ça fait un an et demi que ça dure. Ça va prendre un appui du gouvernement si on veut garder nos agriculteurs.»
Dominique Brochu avait une vue imprenable sur la manifestation, du haut de son camion semi-remorque. Chauffeur pour l'entreprise Boiseries Saint-Laurent de Métis-sur-Mer, il ne pouvait s'empêcher de compatir avec les producteurs agricoles.

«C'est normal qu'ils fassent ça, à cause de la chute des prix. Ils n'ont pas le choix de manifester pour se faire entendre. C'est sûr que ça dérange d'attendre, mais je pense que c'est pour une bonne cause.»

Au volant d'une camionnette de l'Université du Québec à Trois-Rivières, Jean-François Gagnon faisait lui aussi preuve de patience. Il a reconnu qu'il ne s'attendait pas à être pris dans un bouchon de circulation à Yamachiche. «Ce n'est pas très agréable comme moyen de pression. Mais ce n'est pas si pire, du moment que ça ne dure pas trois heures.»

Le souhait de M. Gagnon s'est concrétisé: la manifestation s'est déroulée dans l'ordre et a pris fin sans débordements, ni conséquences fâcheuses pour les usagers de la route.

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