Le Nouvelliste 24 novembre 2004


                                                                                         PHOTO: FRANÇOIS GERVAIS
Le carrefour giratoire situé à l'intersection de la route 138 et de la sortie 174 de l'autoroute 40, entre Yamachiche et Louiseville, crée des sentiments partagés chez les utilisateurs.    

YAMACHICHE
Les avis sont partagés

Le carrefour giratoire ne fait pas l'unanimité

Yamachiche

Martin Lafrenière
L'aménagement du carrefour giratoire sur la route 138, entre Louiseville et Yamachiche, ne fait pas l'unanimité auprès de ses usagers.

Construit au coût de 671 000 $, le carrefour est ouvert à la circulation depuis un peu plus d'une semaine. Pendant les travaux, des camionneurs pestaient contre cet aménagement. Maintenant que le chantier est complété, certains d'entre eux ne comprennent toujours pas pourquoi on a réalisé ce projet.

«C'est affreux, a dit hier Mario Roy, camionneur pour la compagnie Roland Boulanger de Warwick. Ça passe serré dans un carrefour quand t'as une remorque de 53 pieds de longueur.»

La largeur de la voie de circulation de 7,5 mètres est insuffisante, selon M. Roy. En ajoutant les bandes de pavé uni, sur lesquelles les camions peuvent circuler, on se retrouve avec une largeur totalisant 10 mètres. Mais c'est le carrefour lui-même qui semble poser problème.

«Un terre-plein en pavé uni, ça circule bien, c'est vrai. Mais ça circule bien en été. Quand ça va être l'hiver, avec les bordages de neige, ça va être quoi?» a ajouté M. Roy, qui croit que l'installation d'un feu de circulation à l'intersection de la route 138 et de la sortie 174 de l'autoroute 40 aurait été une meilleure option.

Claude Gagnon conduit un camion de plus petite taille. A l'emploi de l'agence Pro-Extra de Québec, il a avoué qu'un carrefour giratoire le dérange quelque peu.

«Je pense qu'on était mieux avant. Mais il va falloir s'adapter», a raconté M. Gagnon.

Mario Quintal connaît bien tous les problèmes de circulation qu'a engendrés cette intersection. Le propriétaire de la Porte de la Mauricie s'est dit enchanté par l'aménagement du carrefour giratoire.

«Les gens sont chialeux contre le ministère des Transports, mais je pense qu'il a fait une bonne affaire. Le ministère voulait réduire la vitesse, à cause des accidents, et l'objectif est atteint. En plus, ça circule bien pour entrer au restaurant. Ça aurait dû être fait il y a 20 ans!»

Le maire de Yamachiche, Michel Isabelle, croit lui aussi que le MTQ a visé juste.
«Je suis très à l'aise avec le carrefour giratoire. C'est un investissement qui va assurer la sécurité des usagers et c'est ce qu'on voulait.»

Claude Béland circule fréquemment sur la route 138. Ce résidant de Saint-Paulin estime que le ministère des Transports du Québec aurait dû installer un
rond-point au lieu d'un carrefour giratoire.

«Le ministre est sensé faire quelque chose de simple pour les gens, il est sensé faire quelque chose qu'on peut anticiper avant d'arriver à l'intersection. Avec un carrefour giratoire. il y a de l'incertitude. C'est-tu moi qui passe ou qui passe pas? J'aurais aimé mieux un rond-point, ou même des lumières.»

Le ministère des Transports a installé cinq affiches à l'approche du carrefour giratoire pour annoncer la présence de ce nouvel aménagement routier. Il a distribué 10 000 napperons dans six restaurants de la région. Sur les napperons, on retrouve les indications sur la façon de circuler dans un carrefour giratoire. Une campagne de publicité est également menée dans les médias.

«Quand on compare un carrefour giratoire à des feux de circulation, on voit que le carrefour a l'avantage de réduire les accidents, a expliqué Denise Tellier, porte-parole de la direction régionale du ministère des Transports. Dans un carrefour, la limite de vitesse est de 25 km/h. Et au lieu d'avoir un risque de collisions frontales, on a des collisions latérales qui causent moins de dommages.»

martin.lafreniere@lenouvelliste.qc.ca 

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