Le Nouvelliste 8 octobre 2004

OPINIONS DES LECTEURS


Un débat trop émotif

J'ai pu rire dans vos pages dernièrement la volonté de certaines personnes de Yamachiche de retarder, voir même empêcher, la construction d'un nouveau bâtiment pour la caisse populaire Nérée-Beauchemin. Ces objections m'ont étonné.

Lors de l'assemblée générale, on nous a aussi mentionné que l'acquisition d'un terrain, offrant un meilleur positionnement stratégique commercial, avait été conclu avec le conseil de fabrique de la paroisse Sainte-Anne de Yamachiche. Que cette acquisition avait reçu l'aval du curé la paroisse ainsi que des autorités épiscopales. Que cet arrangement convenait aux deux parties et que chacune d'elles y trouvaient son compte.

Toujours lors de cette assemblée générale, il a été fait mention du dévoilement prochain d'une maquette, on invitait alors les membres de Yamachiche à en prendre connaissance et à apporter leurs commentaires. A mon sens, cette invitation visait à offrir aux membres la possibilité de s'exprimer sur leurs préférences et leurs besoins de commodités. Elle ne visait pas à revoir la décision d'une nouvelle construction.

Je n'ai vu aucun argument sérieux dans les objections qui ont été formulées dans vos pages qui pourraient mettre en doute les conclusions des études et des négociations qui ont été alors annoncées lors de l'assemblée générale. Aucune étude sérieuse démontrant qu'une nouvelle caisse n'apportera pas un niveau d'affaires plus élevé et une plus grande profitabilité. Aucun élément démontrant que l'acquisition d'un terrain de la paroisse ne pourrait pas nuire, de quelque façon que ce soit, aux paroissiens ou à la pratique religieuse.


«Il faut aller de ravant...»



Je ne fais pas affaire à la caisse de Yamachiche. En fait, il y a seulement très peu de temps que je sais où votre caisse est située, même si je suis déjà passé par votre village souvent pour me rendre ailleurs. Votre caisse pourrait demeurer désuète, vétuste et le niveau de ses affaires pourrait diminuer que cela ne changerait rien dans mon environnement immédiat, en apparence.

En fait cela ne changerait rien si votre caisse ne faisait partie de «ma» caisse. Je suis membre de la même caisse que vous en faisant affaires à Saint-Etienne-des-Grès. Je juge important que ma caisse puisse réaliser les meilleures affaires possibles et dégager le plus de profits possibles.

En faisant de bonnes affaires, ma caisse dégage des excédents, des profits. Les excédents de ma caisse me procurent ma ristourne. Les excédents de ma caisse lui permettent de soutenir la communauté. Ce soutien se manifeste par des aides monétaires et par l'implication du personnel de la caisse dans plusieurs organismes locaux. Ce soutien se manifeste aussi par des investissements majeurs au profit de ma communauté.

Je suis bien placé, à Saint-Étienne, pour apprécier l'implication de ma caisse, de son personnel et de ses dirigeants dans leur communauté. On peut penser au développement initial de notre CPE, de notre coopérative santé et de notre résidence pour personnes âgées. Nous avons pu conserver et améliorer notre résidence grâce à ma caisse. Plus «notre» caisse sera importante et prospère, plus on pourra bénéficier collectivement de ce genre de retombées.

Les excédents de notre caisse lui permettent aussi de soutenir des projets de développement régionaux. La profitabilité des caisses de notre région permet au mouvement Desjardins de soutenir des projets d'envergure nationale. C'est ça la force de la coopération dont ils parlent! Quand des projets dans ma communauté ou dans ma région peuvent en bénéficier, je suis fière d'être membre chez Desjardins.

En résumé vos arguments émotifs menacent de diminuer la rentabilité de «notre» caisse. Vous menacez des investissements importants dans votre propre village et des mesures d'aide essentielles aux organismes oeuvrant dans toutes les communautés desservies par la caisse Nérée-Beauchemin.

J'espère simplement que le bon sens saura prendre le dessus sur des ressentiments émotifs qui n'ont rien à voir avec une décision d'affaires mûrement réfléchie. Je comprends que le changement peut déranger. Déranger ne veut pas dire être nuisible ou défavorable... Il faut aller de l'avant, pas seulement pour les quelque 3000 personnes de Yamachiche, mais aussi pour les quelque 10 000 membres que compte notre caisse dans Maskinongé.

Éric Desaulniers
Saint-Étienne-des-Grès

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