Le Nouvelliste 4 septembre 2004

Une belle folie

Marie L'Ecuyer et Raynald Mondou ont fait l'acquisition
d'une des maisons de brique rouge d'Yamachiche

CATHERINE BILODEAU
Yamachiche

.

Il y a deux ans, le jour de la fête de la Reine, Marie L'Ecuyer et Raynald Mondou entreprenaient une série de visites intensives de maisons à vendre.

C'est à Yamachiche qu'ils ont eu le coup de foudre pour une propriété au cachet ancien. Malheureusement pour eux, un premier acheteur s'était déjà manifesté. Sur le chemin du retour, les maisons de brique rouge s'alignant, majestueuses, sur la rue Sainte-Anne ont attiré leur attention. «J'aimerais ça avoir une maison comme celle-là!», se rappelle s'être exclamée Mme L'Ecuyer.

Quelques mois auront suffi pour que ce rêve devienne réalité. En effet, c'est en août 2002 que le couple, qui vivait à Oka depuis 17 ans, s'est porté acquéreur de l'une de ces demeures aux charmes d'antan. «Je ne voulais pas une maison rénovée avec planchers de bois flottant et armoires de mélamine», explique la femme, ce à quoi son conjoint ajoute: «Peu importait la place, on cherchait une vieille maison.»

Restauration en tandem

Dès les premiers temps passés dans leur nouveau logis, les travaux se sont succédés, certains ayant manifestement préséance sur d'autres. «Il y a cinq portes donnant sur l'extérieur au premier plancher et l'hiver, elles gelaient toutes», se remémorent-ils. C'est après que Mme L'Ecuyer passe une demi-heure dehors à vainement tenter de déloger la glace qui s'était formée sur le pourtour de la porte principale que la décision a finalement été prise: «On pose une porte d'acier.» Raynald Mondou précise qu'ils ont porté une attention particulière afin de respecter le caractère historique de leur demeure. Pour ce faire, ils ont choisi de remplacer une issue située sur le côté et non celle donnant directement sur la rue.



PHOTO: KRYSTINE BUISSOI`
Marie L'Ecuyer et Raynald Mondou se sont portés acquéreurs de l'une des fameuses maisons de brique rouge qui se dressent sur la rue Sainte-Anne, à Yamachiche. C'est ainsi que depuis deux ans, ils s'affairent à restaurer cette demeure avec le désir de lui conserver ses charmes d'origine.

Ce désir de préserver au mieux la facture d'origine des lieux teinte toujours la restauration de l'endroit. A la réparation du toit de tôle s'est ensuivie l'adjonction de poutres à la structure déjà existante au sous-sol, «pour re-dresser le plancher», de même que la réfection de la majeure partie du système électrique du second étage. «Appartement par appartement, on va les refaire», s'encourage celle qui résume ainsi le partage des tâches: «Pour défaire, c'est lui. Pour le reste, c'est surtout moi.»

En plus des tâches où la minutie est de mise, Marie L'Ecuyer a consacré de grands efforts dans l'aménagement paysager de la propriété. «Je travaillais en horticulture avant», indique-t-elle. Cela justifie probablement la fière allure des dizaines de variétés de plantes, arbres et arbustes qui ornent les abords de la maison de même que le terrain situé à l'arrière. «L'année passée, on a beaucoup travaillé dehors. Cette année, c'est les chambres», récapitule-t-elle.


Une tout autre mesure

Et elles sont nombreuses, ces chambres. La demeure construite vers 1875 compte effectivement quelque 20 pièces dont huit appartements seulement à l'étage. «Au début, on se perdait. Maintenant, on trouve ça petit. On a trop de choses!», sourit Marie L'Ecuyer.

 Avec ce nombre impressionnant de salles et une hauteur de plafond de 10 pieds, le couple parle d'«une tout autre mesure». A ce sujet, il se souvient du premier sapin de Noël monté dans le coin du salon, qui paraissait soudainement minuscule vu les dimensions de la pièce.

Cette démesure se vit également dans l'ensemble des travaux de restauration. Le remplissage des fissures présentes dans la plupart des murs de plâtre de l'habitation, étape à l'achèvement encore indéterminé, semble avoir particulièrement éprouvé les deux propriétaires. «C'était blanc partout! Je mettais du gyproc et ça ne finissait plus de tomber», évoque M. Mondou. «Juste de poser les cadres dans du plâtre, c'est un art», renchérit sa conjointe.

De passage...

Malgré ces quelques contrariétés, ils s'investissent à fond dans leur projet, qu'ils qualifient de «projet à long terme». S'ils mettent autant d'efforts dans cette aventure, c'est d'abord pour eux-mêmes. Pourtant, la fierté des résidents de la ville n'est pas sans leur apporter une motivation supplémentaire. «Les gens sont contents que la maison revive», s'enthousiasme Mme L'Ecuyer.

Ayant créé de beaux liens avec ces derniers, il y a tout lieu de se demander si le couple demeurera dans sa maison rouge d'Yamachiche encore longtemps. «Quand on aura fini notre trip, on va commencer autre chose, répond sans hésiter M. Mondou. On a déjà une autre idée, quelque chose de plus petit, de plus tranquille que ça. Peut-être un chalet, un pied à terre à Montréal».

L'avenir promet donc d'être passionnant pour Raynald Mondou et Marie L'Ecuyer. A ce sujet, cette dernière rapporte avec un amusement non dissimulé: «Ma mère disait: "Vous êtes fous, mais je pense que vous aimez ça; être fous!"». Une belle folie que ni l'un ni l'autre ne dément.



PHOTO: KRYSTINE BUISSON

Le décapage encore en chantier de l'escalier témoigne des travaux qui suivent leur cours pour le couple qui apprend au fur et à mesure que prend forme leur projet.

 



PHOTO: KRYSTINE BUISSON

Cette vieille remise située sur le terrain à l'arrière
de la demeure semble s'être parée de lierres pour  l'occasion. Son inclinaison de même que son allure
 dégingandée ajoute une touche charmante et
 pittoresque à l'aménagement de la cour.

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