Le Nouvelliste 14 juillet 2004

 

POINTE YAMACHICHE

Les kitesurfers veulent leur place

BRIGITTE TRAHAN
Trois-Rivières

Luc Blanchette a sursauté en lisant Le Nouvelliste, hier matin. Dans un article faisant étant de braconnage à la Pointe Yamachiche, un groupe d'ornithologues en profitaient pour dénoncer le fait que ce véritable sanctuaire d'oiseaux est pris d'assaut régulièrement par les chasseurs, les tout-terrains, motos, utilitaires sports, tireurs au pigeon d'argile et kilesurfers.

Les ornithologues accusaient même les kitesurfers (personnes qui skient sur l'eau tirées par un cerf-volant) de «hiérarchiser leur loisir», de faire fuir les oiseaux et, du même coup, les ornithologues.

Luc Blanchette pratique le kite surf à la Pointe Yamachiche en hiver depuis 10 ans et en été depuis l'an 2000. Il estime que peu d'activités qui se tiennent à la Pointe Yamachiche peuvent être plus respectueuses de l'environnement. «Nous avançons dans l'eau tirés par le vent», plaide-t-il en ajoutant que ça ne fait pas de bruit et que ça ne brise rien.

M. Blanchette confesse qu'une fois, il est passé avec son équipement entre un regroupement d'oiseaux dans l'eau et les ornithologues qui les observaient sur terre. «J'ai fait ça parce que je ne voulais pas aller au fond de la baie car il y avait justement beaucoup d'oiseaux là-bas», explique-t-il presque en s'excusant.

M. Blanchette raconte que les kitesurfers aiment la Pointe Yamachiche parce qu'elle présente deux variétés de conditions pour eux: de l'eau très calme sur le bord et un peu plus d'activité au

large. Cela leur permet de pratiquer une variété plus importante de figures, dit-il. «De plus, c'est un endroit sécuritaire car il n'y a pas beaucoup d'eau. On a toujours les pieds dans le fond», ajoute-t-il.

«Nous avons essayé de parler aux ornithologues mais soit qu'ils s'en allaient en nous voyant arriver ou bien qu'ils nous tournaient le dos», plaide M. Blanchette.

Pour l'instant, personne n'a approché les kitesurfers pour faire partie de la Table de concertation destinée à déterminer les usages qui seront autorisés à Pointe Yamachiche et dans la zone de refuge faunique qui sera aménagée entre Pointe-du-Lac et Maskinongé, d'ici un an, par Faune Québec et le comité ZIP du lac Saint-Pierre.

«J'ai appelé tous ceux que je connais qui font ce sport et même l'Association des sports aérotractés du Québec et nous n'avons pas été approchés», dit M. Blanchette qui entend bien trouver un place à cette table pour représenter les kitesufers.

Ce dernier ajoute que les gens qui pratiquent ce sport ne fréquentent pas Pointe Yamachiche (ou Brutal Beach, comme ils l'appellent) tous les jours. «Nous avons besoin de conditions venteuses pour pratiquer notre sport. Quand nous y allons, nous devons être deux ou trois pour des questions de sécurité. Le plus grand nombre de kitesurfers que j'ai vu là était de 7 à 10 tout au plus et nous y allons à peu près deux ou trois fois par année.»

M. Blanchette rapporte qu'il a pu pratiquer son sport dans d'autres refuges fauniques, notamment au Nouveau-Brunswick. «Ils ont fait de place pour les cerfs-volants là-bas», dit-il.

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