Terrain sacré
Lettre adressée à Mgr Martin Veillette
J'aimerais vous faire part de ma grande surprise et de
ma très profonde déception suite à une décision que vous
avez prise récemment.
Vous avez autorisé la construction d'une bâtisse de la
Caisse populaire Desjardins sur une partie des terrains
de la Fabrique de Sainte-Anne de Yamachiche.
Surprise, parce que j'étais certaine que l'évêque
n'allait pas autoriser l'érection d'un commerce adjacent
au cimetière et à l'église. Depuis plus de cent ans, ce
cimetière renferme une statue miraculeuse de
Sainte-Anne; il ne semble pas que cette réalité ait été
prise en considération. Le chemin de croix n'est pas à
mépriser non plus.
Cela ne m'apparaît guère respectueux du caractère sacré
des terrains et ce n'est assurément pas une mise en
valeur de l'espace patrimoniale de la Fabrique.
Déçue parce que je ne vois aucune raison qui peut
justifier une telle erreur historique. A ce que je
sache, la Fabrique de Yamachiche ne vit pas de péril
financier; et même si c'était le cas, la solution n'est
pas d'aliéner une partie du terrain et par là,
restreindre sa valeur sacrée et patrimoniale. De plus,
cela rend impossible un éventuel agrandissement du
cimetière.
Originaire de ce très beau village, je n'ai pas encore
rencontré une seule personne accordant à ce projet une
quelconque valeur. Bien plus, par cette action, il y a
apparence de commerce entre les deux parties: «Tu
m'autorises... et je te paye.» Ce genre de renvoi
d'ascenseur ne peut entrer en ligne de compte. Si
l'Église se place dans un esprit mercantile, elle
discrédite les valeurs auxquelles elle doit être
attachée à tout prix!
Espérant un arrêt des autorisations,
Pauline Gauthier Trois-Rivières