Le Nouvelliste
15 mars 2004
Le Bloc québécois dans
Berthier-Maskinongé
Guy André l'emporte à l'investiture
RICHARD BIRON
Yamachiche
Les militants bloquistes du nouveau comté
de Berthier-Maskinongé ont choisi leur candidat pour la
prochaine campagne électorale fédérale. Ancien attaché
politique du député Rémy Désilets, Guy André a été élu lors
de l'assemblée d'investiture tenue samedi après-midi au
restaurant La Porte de la Mauricie, à Yamachiche.
M. André l'a emporté sur Marie-Berthe
Guibault qui, de 1993 à 2003, a occupé un poste d'adjointe
du député de Berthier-Montcalm, Michel Belhumeur.
Conformément à une entente entre les deux aspirants
candidats, le résultat du vote n'a pas été rendu public. En
tout, 391 personnes ont voté.
PHOTO: FRANÇOIS GERVAIS
L'ancien attaché politique du député Rémy Désilets,
Guy André, a été élu à l'investiture du
Bloc québécois dans la nouvelle circonscription de
Berthier-Maskinongé. |
Le gagnant, qui avait été approché par Yves Rocheleau et
Rémy Désilets pour se lancer dans la course, fourbit
maintenant ses armes en vue de la campagne électorale. «Paul
Martin a une grosse image, mais il prône le capitalisme. Les
libéraux sont des capitalistes, des gens qui sont là pour
s'enrichir et on le sait très bien», a-t-il affirmé en
entrevue au Nouvelliste.
«On a un territoire où le niveau de revenu n'est quand même
pas très élevé», a fait remarquer le travailleur social de
formation, qui agit comme organisateur communautaire au
Centre de santé de la MRC de Maskinongé.
«On a un territoire où le niveau de revenu n'est
quand même pas très élevé», a fait remarquer le
travailleur social de formation, qui agit comme
organisateur communautaire au Centre de santé de la
MRC de Maskinongé.
«Les gens ne sont pas dupes. Ils veulent avoir un
retour de leurs impôts et des services à la
population. Mais actuellement, l'état est de moins
en moins interventionniste», a expliqué l'homme de
44 ans, critiquant l'impact des réformes de l'assurance-emploi
sur les citoyens de la circonscription.
«Le fédéral fait actuellement des surplus avec l'assurance-emploi,
a-t-il rappelé. J'ai rencontré des gens à
Saint-Gabriel qui ne peuvent pas toucher de
prestations parce qu'on a remonté le nombre de
semaines d'éligibilité. C'est un dossier important
parce qu'on a beaucoup d'emplois saisonniers sur le
territoire.» |
L'élargissement du chenal du fleuve préoccupe également M.
André. «Je serai vigilant pour protéger la circonscription
contre le projet conjoint du gouvernement fédéral canadien
et de l'armée américaine de creusement et d'élargissement de
la voie navigable du Saint-Laurent. Ce projet menace
sérieusement l'écosystème du fleuve Saint-Laurent et du lac
Saint-Pierre de même que l'intégralité des propriétés
riveraines», a-t-il analysé.
Guibault se rallie
Visiblement déçue, Mme Guibault s'est tout de même ralliée
au vainqueur une fois le résultat annoncé. «On est une
grande famille», a-t-elle commenté, affirmant qu'elle allait
rester impliquée dans sa municipalité de Yamachiche. «Au
Bloc, on est des gagnants d'avoir pu mobiliser autant de
gens en peu de temps dans un nouveau comté.»
Selon l'enseignante retraitée, c'est la connaissance d'une
partie importante du comté qui a fait la différence dans
cette course à l'investiture. «M. André était appuyé par
Rémy Désilets qui a été député pendant deux mandats. C'était
donc plus facile de percer le milieu. Moi, dans D'Autray, je
n'avais pas de problèmes mais ici, c'était un nouveau milieu
pour moi», a indiqué celle qui a travaillé dans la région de
Berthier comme attachée politique.
Aux urnes en mai ?
Comme l'a annoncé le député de Rosemont-Petite Patrie,
Bernard Bigras, le Bloc québécois se prépare à ce que les
électeurs soient appelés aux urnes en mai. «Mon travail
consiste à faire en sorte que les 75 circonscriptions du
Québec soient prêtes, sur le plan organisationnel, à un
déclenchement des élections pour le ler avril», a déclaré
cet orateur invité à l'assemblée de samedi.
Rappelons que trois candidats souhaitent se présenter sous
la bannière libérale dans Berthier-Maskinongé. Il s'agit
d'André Beaufort, un infirmier de Joliette, de Serge
Lafrenière, un planificateur financier du Groupe Investors
et de Laurier Thibault, qui était juge administratif à la
Commission de l'immigration.