Le Journal de Trois-Rivières 20 mars 2004

 

Viande bio : produite ici mais

 consommée ailleurs

 

 

La maladie de la vache folle, la grippe aviaire, les OGM ne semblent pas encore convaincre les Mauriciens de consommer la viande biologique. Pourtant, c'est ici qu'elle est produite.

 

Jean-Pierre Clavet fait depuis 15 ans l'élevage de poulet de grain, de boeuf, de veau et de porc biologique à sa ferme de Yamachiche, Le Crépuscule. Il concocte lui-même ses recettes de moulées toutes bio.

Sur sa ferme, il n'utilise aucun antibiotique, hormone de croissance, pesticide ou engrais chimique. Ses bêtes ont droit à de l'espace, au soleil, à l'air frais et à l'exercice dont ils ont besoin. Pionnier dans le domaine, il est une figure de premier plan en ce qui concerne l'élevage biologique au Québec.

Plus encore, il achète des produits d'autres producteurs biologiques pour faire la distribution au Québec. Montréal, Québec, Rimouski, Sherbrooke, les Laurentides, la Mauricie et même l'Ontario font partie de son réseau. Des pièces de viande partent même en autobus pour se rendre à Saint-Jean-Port-Joli, Sept-îles et au manoir Richelieu, à Saint-Jean-sur-le-Richelieu.

Depuis la crise de la vache folle, la demande pour la viande biologique a augmenté. Surtout à Montréal, la plus grande clientèle. Hans Buecheli, de la ferme Rheintal de Sainte-Monique, qui vend sa production à la Ferme Le Crépuscule et à Montréal, remarque un phénomène. «Les gens sont moins sensibilisés dans les petites villes», observe-t-il. Peut-être est-ce par ignorance, laisse-t-il présager.

Alors que le marché de l'alimentation biologique croît de 20 à 25 % annuellement au Québec et que les produits biologiques se vendent maintenant dans les supermarchés, la viande biologique se fait plutôt rare. Surtout dans la région.


Photo KARINE PARENTEAU

JEAN-PIERRE CLAVET fait de l'élevage biologique depuis 1989. Il est accroc au bio jusqu'au savon et à la pâte dentifrice pour des raisons de santé mentale et physique. Grâce à sa production de viande bio, des médecins de l'hôpital Sainte-Justine de Montréal le réfèrent à leurs patients.

EN PRODUCTION biologique, les animaux ont droit à l'espace, au soleil, à l'air frais et à l'exercice dont ils ont besoin.

Où acheter de la viande bio?

Bien que peut consommée, là viande biologique est tout de même disponible. Une enquête maison auprès de différents marchands nous a permis de constater que si le lait et les oeufs biologiques se trouvent facilement, il n'en est pas de même pour la viande.

Chez IGA du boulevard des Forges à Trois-Rivières, seul le poulet est disponible et il est préférable de le commander. Chez Loblaw, trois articles seulement sont offerts : boeuf haché, cubes de boeuf et poulet. Par contre, plusieurs boucheries et marchés d'alimentation ne vendent tout simplement pas ce produit.
 

Les gens
sont moins sensibilisés
à la nourriture bio
dans les petites villes.

Il faut donc aller ailleurs pour acheter et consommer la gamme complète de viande biologique. La vente directe au client à la ferme est populaire, les produits se vendant moins cher. Fait intéressant, les points de chutes dans différents endroits, dont des marchés d'aliments naturels, sont fort prisés, toujours pour économiser et manger frais.

Sur la route de sa distribution, Jean-Pierre Clavet s'arrête à certains endroits pour déposer bifteck de veau, filet mignon, rôti de porc, bacon sans nitrite, poitrine de poulet marinée dans l'huile bio, etc. Dans la région, Grand-Mère,Saint-Tite, Sainte-Anne-de-la-Pérade et Trois-Rivières figurent sur sa liste. À Trois-Rivières, le magasin Vitavie au naturel est un exemple. Les clients c o m m a n d e n t directement à la ferme par Internet ou téléphone. À la date convenue, ils se rendent au magasin acheter leur dû.

Les marchés d'aliments naturels offrent aussi la viande bio. Chez Panier-Santé de Trois-Rivières, on propose une belle palette de coupes de viande de la ferme Le Crépuscule. Le boeuf haché et le poulet sont les produits les plus vendeurs.

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