Le ministère de la Défense nationale est
en train d'éplucher tous les vieux registres du Centre
d'essais et d'expérimentation de munitions de Nicolet de
1952 à 1959 afin de retracer les endroits où ont été tirés
ses obus depuis l'ouverture du centre.
Cette démarche fait suite à un entretien
qu'a eu un employé retraité du CEEM avec le Groupe d'action
des riverains (GAR) et au cours duquel il a relaté que dans
les années 50, la Défense nationale tirait vers le nord en
prenant le clocher d'Yamachiche comme point de repère.
Bien entendu, l'église elle même n'était nullement visée car
les obus ne dépassaient pas 800 mètres au-delà du chenal de
navigation, explique le porte-parole de la Défense
nationale, M. Denis Sanschagrin. Cela a toutefois permis de
découvrir que la zone de tir du CEEM a déjà été plus grande.
Jusqu'à présent, le ministère peut déjà affirmer qu'aucun
obus n'a été tiré dans la baie d'Yamachiche, toutefois, la
puissance des tirs n'étant pas calibrée à cet effet. «Cette
pratique n'a plus eu lieu dans les années 1960», précise M.
Sanschagrin.
Veille technologique
Cette nouvelle information arrive au moment ou la
Défense nationale annonce qu'elle a reçu des offres de
plusieurs entreprises, tant canadiennes qu'étrangères, a
la suite de la publication de sa lettre d'intérêt, en
2002, dans laquelle elle se disait a la recherche d'une
technologie qui permettrait de repérer les obus qui
dorment au fond de I'eau depuis 50 ans dans le but de
les retirer du lac Saint-Pierre.
Une entreprise canadienne a récemment propose un
technologie qui permettrait de caractériser la forme des
objets qui dorment au fond de l'eau. M. Sanschagrin
explique qu'il faudra étudier la proposition plus a fond
car les conditions dans lesquelles cette technologie
sera employée seront difficiles: une eau trouble qui
circule vite, un fond de sédiments et des algues a
profusion.
<<Nous avons aussi repère une technologie américaine par
résonance magnétique nucléaire qui permettrait non
seulement d'identifier les projectiles mais aussi de
savoir s'ils sont encore explosifs>>, explique M.
Sanschagrin qui se montre toutefois prudent sur l'issue
de cette découverte.
Dans tous les cas, les systèmes en question devront être
robotises pour assurer le maximum de sécurité aux
équipes d'intervention. « Quoi qu'il en soit, nous
sommes toujours en veille technologique>>, dit-il. Bref,
la partie est loin d'être gagnée car trouver la
technologie est une chose, mais être capable de la payer
pour réaliser le projet en est une toute autre.
Dragage de la riviere Nicolet
D'autre part, le ministère de la Défense nationale s'est
engage a payer les frais qui seront encourus par la
découverte potentielle d'obus lors du dragage de la
rivière Nicolet qui devrait se faire au tours de la
raison prochaine.
C'est la ville de Nicolet qui sera maitre-d'oeuvre des
travaux mais la Défense nationale s'assurera que
1'entreprise engagée par la municipalité rencontre
certaines exigences. Le ministère mettra aussi en place
des mécanismes de surveillance car les risque sont
énormes, fait valoir M. Sanschagrin. Une entente sera
soumise a la ville prochainement.
Il pourrait ne pas y avoir une telle implication du côté
du dragage du chenal Tardif, toutefois, car ce dernier
n'est pas balise et n'est pas emprunte par les
plaisanciers comme la rivière Nicolet, explique M.
Sanschagrin. C'est pourquoi la Défense nationale West
pas certaine de s'impliquer de ce côté.
La chenal Tardif fait partie de la zone de tir.
Rappelons que quelque 300 000 obus gisent présentement
au fond du lac Saint-Pierre.
Environnement Canada est toujours a étudier la faune et
la flore et l'impact potentiel sur ces dernières du
retrait des obus. Cette étude pourra servir a d'autres
organismes, éventuellement. La Coopérative de solidarité
de la réserve mondiale de la Biosphère du lac
Saint-Pierre s'y intéresse de près, signale le président
du Comite de vigilance du lac Saint-Pierre, M. Pierre
Ferron.