Journal de Montréal 24 janvier 2004

 

Entreprendre

PME DE LA SEMAINE : ATRAHAN TRANSFORMATION

 

Un succès d'équipe

Encore aujourd'hui, même avec 225 employés, Denis Trahan, président d'Atrahan Transformation, rencontre et interroge chaque candidat. « Le succès de l'entreprise passe par l'excellence de la main-d'oeuvre et la qualité des relations interpersonnelles», dit-il.
 

Richard, Johnson
rjohnson@journalmtl.com

Atrahan fait partie du club très sélect des 50 sociétés les mieux gérées au Canada, un concours annuel piloté notamment par la firme comptable Deloitte et la Queen's School of Business.

L'entreprise de Yamachiche, qui affiche des revenus annuels de plus de 100 M$, se spécialise dans la découpe porcine. Ses 225 employés lui fournissent une capacité de production annuelle de 650000 porcs. Même si la croissance a toujours été soutenue, 1997 a été l'année charnière avec l'intégration de la découpe porcine. Auparavant, l'entreprise ne produisait que des carcasses de porcs.

 


Photo Claude Rivest

Denis Trahan, président, et Pierre Milot, vice-président, planification stratégique d'Atrahan.

«La diversification des produits nous a ouvert une clientèle internationale, et nous vendons désormais dans plus de 30 pays, indique Denis Trahan. C'est d'ailleurs pour simplifier la vie de certains clients asiatiques que nous avons modifié le nom de l'entreprise de A. Trahan à Atrahan. Les points, ça embête les Asiatiques ! »

En plus de satisfaire à la norme internationale de salubrité HACCP, la compagnie a implanté une technologie de traçabilité de produits.

 

Technologie de traçabilité

« Vous savez, avec les maladies qui peuvent frapper les animaux, nous sommes toujours sur le qui-vive, avoue M. Trahan. Aussi, nous sommes parmi les premiers au pays à nous servir d'une technologie de traçabilité en utilisant une puce avec radiofréquence. Ça nous permet de suivre la carcasse partout dans l'usine et vers le client.

«Ce n'est jamais arrivé, mais si jamais on détecte une maladie, on pourra alors intervenir très rapidement, espère-t-il. Un grand abattoir a perdu des millions, un jour, parce qu'une de ses bêtes était contaminée. On ignorait le chemin et l'historique de la carcasse, et il a fallu détruire des milliers de carcasses, ce qui a occasionné des pertes énormes.

« Comme tout le monde, on a vu les conséquences colossales d'une seule vache atteinte de la maladie de la vache folle et on ne veut pas que ça nous arrive, affirme Denis Trahan. On est en mode défensif et on en fait encore plus. »

Après avoir connu une croissance fulgurante, Atrahan concentre ses efforts sur la stabilisation et la consolidation.

«Comment on s'y prend? C'est simple, on tente de se rapprocher encore plus de notre personnel et on cherche, par tous les moyens, à satisfaire notre clientèle. Je ne le répéterai jamais assez, le succès passe par la qualité de l'équipe. Et il faut écouter nos gens. On organise des rencontres régulières, on explique ce qui se passe, on répond aux questions et on écoute les suggestions et commentaires », assure-t-il.

Du côté des clients, la compagnie essaie toujours de les aider avec des coupes particulières et en répondant à leurs besoins. « Nous ne sommes pas là pour imposer, mais pour écouter et donner un bon service », conclut M. Trahan.

 

Notre meilleur coup?

« Avoir concentré nos opérations dans
une seule usine, en 1997. Nous avons
enregistré des gains de productivité
importants. »

Une erreur
 qu'on ne répétera pas?

« Dans les années 1990, nous avons
suivi notre comptable externe qui est
passé dans un plus petit cabinet.
Malheureusement, il ne pouvait plus
nous offrir l'accès aux meilleurs
spécialistes en comptabilité et
en fiscalité et nous étions dans
une période critique. »

 

 

Des efforts en environnement

Au cours des 10 dernières années, Atrahan a investi près de 20M$, dont 4M$ pour un traitement des eaux usées «où nous utilisons une technologie de pointe ». L'entreprise était d'ailleurs finaliste en 2001 à un prix québécois Phénix en environnement.

La société a également investi 4 M$ dans l'implantation d'une technologie danoise de refroidissement de carcasses de porcs. « En refroidissant les carcasses à -25'C en un temps extrêmement rapide, nous réalisons des gains de productivité importants. Le taux d'humidité de ces dernières reste plus élevé, et c'est un atout majeur», dit le président, Denis Trahan, âgé de 43 ans.

 

Entreprise familiale

On est loin du temps où Achille et Gertrude Trahan ont,fondé l'entreprise en1956 et où, chaque midi, les quelques, travailleurs s'attablaient à la maison familiale en face de la petite entreprise, avec les six enfants présents.

Achille Trahan est mort en 1998.

Aujourd'hui, les associés de la deuxième génération sont Denis Trahan, Pierre Milot, vice-président à la planification stratégique, et René Trahan, vice-président à la commercialisation.

Denis Trahan est l'actuel président du Conseil des viandes du Canada, pour le Québec, un organisme qui veille à ce que les transformateurs membres répondent aux normes de l'inspection fédérale des viandes. Au Canada, il n'y a que dix grands joueurs, dont huit au québec.

 

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