Le Nouvelliste 17 février 2003

 

Le Nouvelliste, Stéphane Lessard Gaétan Blais

Dans la peau du poète Nérée Beauchemin, il est le président d'honneur des Fêtes du tricentenaire de Yamachiche 

GAÉTAN BLAIS

ROGER LEVASSEUR
collaboration spéciale

 

Depuis juillet 2002 et jusqu'au 26 juillet 2003, M. Gaétan Blais, de Louiseville, mènera une double vie... Personnifiant le poète Nérée Beauchemin, il est en effet au centre de la trentaine d'événements et rassemblements organisés dans le cadre des Fêtes du tricentenaire de Yamachiche. "C'est Nérée Beauchemin qui est le président d'honneur de ces fêtes et non Gaétan Blais", tient-il à préciser.

Né à Louiseville où il a vécu pendant toute sa vie, M. Blais mentionne qu'il est tout autant attaché à la municipalité voisine de Yamachiche. "Je suis issu d'une famille-souche de Yamachiche et j'y possède une résidence d'été, depuis plusieurs décennies, en bordure du lac Saint-Pierre. Le chemin qui mène au chalet se nomme Louis-Gatineau et on raconte que c'est à cet endroit que sont arrivés les premiers colons de Yamachiche. Je suis donc aussi fier de Yamachiche que je le suis de Louiseville", a commenté M. Blais. Lorsque le comité des Fêtes du tricentenaire lui ont proposé d'être dans la peau de Nérée Beauchemin, invoquant sa disponibilité, son passé ancestral de Yamachiche, sa facilité de communiquer en public, M. Blais a d'abord refusé. "Je me disais qu'il devait y avoir quelqu'un de Yamachiche plus qualifié. On est revenu à la charge et j'ai accepté. Je suis un homme de conviction. Je crois que l'esprit d'appartenance est une chose importante qui doit se manifester concrètement", a-t-il précisé.

Sept mois plus tard, il dit être ravi par l'expérience, soulignant qu'en plus cela lui a donné l'opportunité de mieux apprivoiser et démystifier ce grand poète que fut Nérée Beauchemin et son oeuvre.

Gaétan Blais rappellera donc que Nérée Beauchemin est né à Yamachiche, en 1850, et que son père était médecin. "Il a étudié au Séminaire de Nicolet et c'est là qu'il a écrit son premier poème "Une sainte", lors du décès de sa grand-mère maternelle. Après ses études à Laval, il commença à pratiquer la médecine à Yamachiche. Il a marié Marie-Eugénie-Anna Lacerte et le couple a eu 10 enfants", a raconté M. Blais, expliquant que l'oeuvre du poète se divisait en deux parties.
Dans la première, il a eu la publication de "Floraisons matutinales". "Dans ce premier recueil, on constate que Beauchemin était sensible à tout ce qui est beau : la nature, les fleurs, le travail quotidien. Ses poèmes exprimaient ce qu'il voyait et ce qu'il ressentait. Qu'on pense aux poèmes "Le laboureur", "La maison solitaire", "Le goglu" ou encore "Le rossignol". Le sommet de son talent s'est manifesté dans la deuxième partie. Souvenez-vous de "Patrie intime", a poursuivi M. Blais.

Il ajoutera que Nérée Beauchemin était considéré comme un marginal, au niveau de la poésie. C'était un homme timide, hésitant dans la façon de dire les choses. C'est pour cela qu'il demandait toujours conseil à des hommes comme l'abbé Albert Tessier ou encore Clément Marchand, qui vit toujours. Son style de poésie était nouveau et dépouillé des règles rigides de la rhétorique. Il disait : "Une fleur c'est beau. Pourquoi alors de grands tiraillements de l'âme pour l'exprimer" a expliqué le Louisevillois.

Il terminera en disant que Nérée Beauchemin a obtenu de grands honneurs, comme un doctorat honorifique es lettres de Laval et la Médaille de l'Académie française, en 1930. Il devait mourir l'année suivante, en 1931.

"Je trouve que les gens de Yamachiche ont été intelligents et cohérents en pensant à Nérée Beauchemin pour être le président d'honneur des fêtes des 300 ans de leur histoire. Personnellement, cette expérience m'aura permis de manifester mon appartenance à Yamachiche", a estimé M. Blais.



TOUTE UNE VIE DE RAYONNEMENT DANS SA COMMUNAUTÉ

Après une carrière de 36 ans dans la fonction publique générale, M. Gaétan Blais a pris sa retraite en 1995. Marié à Denyse Doyon, père de deux enfants et deux fois grand-papa, toute sa vie il s'est dévoué pour la communauté louisevilloise.

Président de la Jeune Chambre de commerce de Louiseville pendant 2 ans, président de la Chambre de commerce MRC-Maskinongé, pendant 4 ans, au conseil d'administration du Centre d'accueil de Louiseville, pendant 10 ans, président du ca de l'hôpital Comtois de Louiseville, pendant 10 ans, co-fondateur avec le Dr René Boyer de la Fondation de l'Hôpital Comtois, ce ne sont que quelques exemples de son rayonnement.

Très impliqué dans les affaires paroissiales, il a accepté un défi de taille, il a 3 ans, soit prendre en charge l'administration financière de la paroisse. "Je ne savais pas ce qui nous attendait. Nous nous sommes retrouvés avec le dossier de réparations majeures à l'église. Il fallait 600 000 $. Quatre-vingt-cinq pour cent provient de la Fondation du patrimoine religieux du Québec. Nous avons lancé une souscription populaire avec objectif de 125 000 $ et nous avons recueilli 186 000 $. Avec 8000 âmes, la population de Louiseville est formidable. Des travaux importants ont été effectués et d'autres se poursuivent, par ordre prioritaire. Mon défi personnel est toutefois de modifier le système de financement de la fabrique, en fonction des réalités des années 2000", a exprimé le bénévole.

S'il a fait du théâtre local pour aider des organismes, M. Blais dit aujourd'hui aimer peindre ou encore écrire des contes, pensées et réflexions. "J'ai une dizaine de contes de Noël à mon actif. J'ai commencé à écrire mes mémoires. Si je le fais, c'est pour laisser un souvenir du passé à mes enfants et petits-enfants" a-t-il conclu.


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